Prolongation(s) : « Je n’ai pas de temps à perdre à jouer un jeu politique »
Jean-Claude Le Grand, directeur général des relations humaines du groupe L’Oréal, est l’invité du nouvel épisode de notre podcast Hellowork, animé par Laurent Brouat.
Les adeptes de LinkedIn le connaissent bien. Avec une communauté de 56 000 abonnés, Jean-Claude Le Grand est parmi les DRH français qui comptent sur le réseau social professionnel. « Les gens qui me suivent aiment le ton que j’ai adopté. Je montre sous plein d’angles différents des rencontres que je fais et je n’hésite pas à me moquer de moi-même (et des autres) », raconte le directeur général des relations humaines du groupe L’Oréal, invité du nouveau numéro du podcast de Laurent Brouat, Prolongation(s).
« Droit au but »
Chez L’Oréal, Jean-Claude Le Grand est à la tête de l’entité qui chapeaute les quelque 2 000 personnes qui travaillent sur des fonctions RH au sein du groupe de cosmétiques. « Nous sommes parmi les premiers à avoir créé une fonction RH pour les RH. Je ne voulais pas entendre que les cordonniers étaient les plus mal chaussés. Comme pour les autres fonctions, il faut s’occuper des RH des RH », raconte-t-il dans cet épisode passionnant d’une cinquantaine de minutes.
Comme dans la vie, il ne mâche pas ses mots, lui qui se refuse à être politique. « Encore aujourd’hui, certaines personnes me reprochent ce que je suis. Je ne joue pas de jeu politique, on n’a pas de temps à perdre à ça. C’est ce que je donne comme conseil à mes équipes : si tu veux faire de la politique, fais comme Luc Chatel [ancien DRH de L’Oréal parti faire de la politique] ; la politique, c’est un autre métier, ne confonds pas les deux. » Sa devise : « Droit au but », comme celle de l’Olympique de Marseille, qu’il chérit tant.
D’ailleurs, parmi les multiples objets exposés ce jour-là dans son bureau de Clichy, près de Paris (il aime les faire tourner), un short dédicacé de Basile Boli, qui date du fameux 26 mai 1993, jour de victoire européenne pour l’OM. A Laurent Brouat, il raconte l’histoire de quelques-uns de ses trésors – une bouteille de Coca, une brique du stade olympique de Pékin, une vraie baguette magique – dont beaucoup lui ont été offerts par des hauts cadres de L’Oréal.
L’école L’Oréal
Il faut dire que la famille est grande, c’est même devenu une sorte d’école L’Oréal dans le domaine des ressources humaines. « C’est le fruit d’un long travail. A 22 ans, après avoir constaté que je n’arriverais pas à rentrer à l’ENA, je me suis réorienté vers les RH à l’université de Dauphine. A l’époque, pas mal de gens dans ma promotion étaient embauchés par Danone, et j’ai voulu, par la suite, faire de l’entreprise où je travaillerais quelque chose d’équivalent à ce qu’était Danone. » Mission accomplie : « Il y a des gens de L’Oréal un peu partout dans les ressources humaines parce que la façon de les engager, de leur donner une forme de liberté, d’inventer l’avenir fait une différence. »
A Laurent Brouat, il raconte aussi son engagement en faveur de la parité et de la diversité, avec pour objectif de faire de L’Oréal un groupe à l’image de la diversité de la société telle qu’on la voit dans la rue. « Quand j’ai rejoint L’Oréal il y a bientôt 30 ans, la blague, c’était qu’on était face à des hommes qui faisaient des produits pour les femmes. A titre personnel, j’ai toujours vu ma mère et ma grand-mère diriger, ça m’a sans doute beaucoup influencé. »
Rendez-vous dans deux ans
Dans cet épisode, Jean-Claude Le Grand raconte aussi bien d’autres choses. Par exemple, si vous voulez savoir pourquoi le DRH en chef de L’Oréal aime donner rendez-vous à certaines personnes dans deux ans, il ne vous reste plus qu’à écouter ce nouveau numéro de Prolongation(s) en intégralité !