Parcours professionnel, profil… Quel est le portrait-robot du CEO en France ?
Une étude met en évidence le manque de diversité à la tête des entreprises françaises.
Spécialisé dans la recherche de dirigeants, le cabinet de conseil Segalen et associés a conduit une étude pour dessiner le portrait-type d’un dirigeant d’une entreprise du CAC 40, du SBF 120 ou d’une licorne française, à partir de données collectées fin mars. Des résultats, publiés le 10 mai, qui mettent en exergue une grande homogénéité de profils et de parcours à ces postes stratégiques.
Une fonction très peu féminisée
93% des CEO de ces sociétés sont des hommes. Les auteurs de l’étude espèrent que la loi Rixain, qui fixe comme objectif aux entreprises d’atteindre 30% de femmes dans leurs instances dirigeantes en 2026, puis 40% en 2029, contribuera à féminiser la fonction. « Aujourd’hui, il y a deux femmes parmi les CEO du CAC 40, Christel Heydemann d’Orange et Catherine MacGregor d’Engie, et bientôt une troisième : Estelle Brachlianoff, chez Veolia. Si cette dernière est issue de la promotion interne, on constate que pour féminiser, on passe plutôt par le recrutement externe », note Diane Segalen, associée du cabinet. Du côté du SBF 120, on dénombre seulement 14 femmes directrices générales, pour une seule sur les 31 licornes françaises (Bernadette Nixon chez Algolia).
Une majorité de seniors
L’âge moyen des CEO est de 56 ans et 88% d’entre eux sont de nationalité française. « Ce n’est pas une anomalie que les dirigeants de groupes français soient français, analyse Djamal Moussaoui, associé du cabinet. Un tel dirigeant ne peut être hors sol, il doit appartenir à la culture économique ou sociale du pays. Sans oublier la question de la souveraineté. On se dit qu’on réduit les risques avec un dirigeant français. »
Ecole d’ingénieur et promotion interne
Pour une grande majorité, les dirigeants français sont issus de la promotion interne et sont dans leur entreprise depuis dix ans, en moyenne. Ces postes sont principalement occupés par des diplômés d’écoles d’ingénieur : 47% des CEO du CAC 40 sortent de l’Ecole Polytechnique, des Mines, de Centrale Supélec ou des Ponts ParisTech. 15% ont fait leurs études au sein d’une école de commerce parisienne et 6% ont fait l’ENA.
L’essor de licornes françaises, ces start up créées après 2003 et valorisées à plus d’un milliard d’euros, n’a pas vraiment bouleversé les codes. Si, à leur création, l’âge de leurs CEO se situe autour de 43 ans, lorsque les fondateurs quittent l’entreprise, leurs successeurs ont, en moyenne, 51 ans.