Être payé par son entreprise pour un projet extra-professionnel : découvrez le « congé de respiration »
Ce congé permet au collaborateur de toucher 70% de sa rémunération pour se consacrer à une activité de mécénat, de coaching, de formation ou d’accompagnement d’entreprise.
Qui n’a jamais eu envie de mettre sa carrière sur pause, le temps de s’investir dans un projet associatif, de travailler dans une start-up, de donner des cours ou de reprendre ses études ? Des aspirations parfois douchées par la crainte de voir drastiquement baisser ses revenus si on abandonne son job.
Une rémunération équivalente à 70% du salaire
Orange a trouvé un moyen de permettre à ses collaborateurs de s’adonner sereinement à ces activités extra-professionnelles. L’entreprise de télécommunications vient de mettre en place un « congé de respiration », d’une durée de trois à douze mois, qui, à la différence du congé sabbatique, garantit une rémunération à hauteur de 70% du salaire actuel du bénéficiaire.
Cette mesure figure dans l’accord intergénérationnel, signé en décembre 2021 par le groupe avec la CFDT, FO et Sud, qui comprend également des dispositifs d’accompagnement de fin de carrière pour les seniors et des engagements en matière de recrutement de jeunes de moins de 30 et d’alternants sur les fonctions opérationnelles et les métiers du numérique.
Un congé ouvert à tous les salariés affichant 10 ans d’ancienneté
Ce « congé de respiration » est ouvert aux cadres, employés ou agents de maîtrise nourrissant des projets d’intérêt général : « Sur la base du volontariat, ils pourront s’inscrire dans un cycle universitaire ou une formation sans rapport direct avec leur activité professionnelle, s’engager aux côtés d’associations, dispenser des formations dans des écoles, universités, instituts de recherche ou contribuer à des projets dans des start-up ou PME », précise Orange dans un communiqué de presse. Autre condition pour pouvoir y prétendre : travailler dans l’entreprise depuis au moins dix ans.
« On a souvent des carrières longues chez Orange, 20 ans, 30 ans parfois plus, explique Gervais Pelissier, directeur people et transformation du groupe, interviewé par Franceinfo. Ce congé s’adresse à celles et ceux qui souhaitent aller voir ce qui se passe ailleurs mais dans une logique d’accompagnement, d’enrichissement culturel, d’enrichissement personnel. »
Pour cette première année de mise en œuvre, 250 places sont à prendre, réparties équitablement entre personnels cadres et non-cadres. « La difficulté sera de susciter l’appétit des salariés les plus modestes, moins habitués à cette démarche que les bac +5… », reconnaît le directeur people et transformation du groupe dans les colonnes de L’Usine Nouvelle. Le groupe souhaite, à terme, proposer 1 000 « congés de respiration » chaque année.