Semaine de travail de 4 jours en Islande : le test à grande échelle rencontre un vif succès
Expérimentée par des milliers d’agents publics islandais, la semaine de travail de quatre jours, s’est soldée par des résultats concluants en termes de productivité et de bien-être au travail.
C’est le premier test de semaine de quatre jours de cette ampleur réalisé au monde. De 2015 à 2021, près de 3 000 Islandais du secteur public, soit plus de 1% de la population globale du pays, ont pris part à cette expérimentation lancée par la mairie de Reykjavik (de 2015 à 2019) et le gouvernement islandais (de 2017 à 2021).
Le principe : réduire la durée effective de temps de travail de 40 à 35 ou 36 heures hebdomadaires, avec maintien du niveau de salaire. Le panel : des agents travaillant au sein de bureaux, d’écoles, d’hôpitaux.
Augmentation de la productivité et du bien-être des salariés
Concrètement, les équipes ont réorganisé leurs journées afin d’être plus efficaces au travail : optimisation des temps de réunion, réduction de la durée des pauses café, meilleure priorisation des tâches, digitalisation de certains services, aménagement des horaires d’ouverture au public. Le tout en conservant une exigence élevée de qualité du service fourni.
Les résultats de ces essais sont concluants car ils se sont traduit par un maintien voire une augmentation de la productivité des salariés.
Cette réduction du temps de travail a également eu un effet positif sur le bien-être des salariés (réduction du stress, des cas de burn out) et sur leur équilibre de vie. Selon les indicateurs mis au point par deux think tanks, Autonomy et l’Association for Sustainability and Democracy (Alda), la semaine de quatre jours permet de libérer plus de temps pour les tâches domestiques et de mieux les répartir au sein de la famille. Elle offre aussi davantage de temps de loisirs, de sport, un repos de meilleure qualité le week-end et donne l’occasion de passer plus de temps avec sa famille et ses amis.
Un modèle pour d’autres pays ?
Au point que managers et collaborateurs se déclarent unanimement plus heureux depuis la mise en place de ce fonctionnement. 86% des actifs islandais, du secteur public et du secteur privé, bénéficient désormais d’une réduction de leur temps de travail ou d’une plus grande flexibilité dans leur contrat de travail permettant de réduire leur volume horaire de travail.
Cet engouement pourrait bien faire des émules dans d’autres pays. « Cette étude montre que le plus grand essai jamais réalisé au monde d’une semaine de travail plus courte ans le secteur public connaît un succès retentissant. Cela prouve que le secteur public est prêt pour être un pionnier des semaines de travail réduites et que des leçons doivent être tirées par d’autres gouvernements », estime Will Stronge, directeur de recherche à Autonomy.