Pénuries de main-d’œuvre : 5 raisons pour lesquelles elles vont persister en 2024
Selon l’OIT, les entreprises seront à nouveau confrontées à des difficultés de recrutement, cette année, partout dans le monde.
À l’échelle mondiale, 77% des employeurs font face à des difficultés de recrutement, d’après le dernier rapport annuel sur l’emploi et les questions sociales de l’Organisation internationale du travail (OIT), publié le 10 janvier. C’est 42 points de plus qu’il y a dix ans. Malgré un ralentissement de l’économie annoncé, ces tensions sur le marché de l’emploi devraient persister en 2024, si l’on se fie aux prévisions de l’organisme. En voici les principales raisons.
Un manque d’attractivité des métiers en tension
En cause, notamment, des besoins de recrutement croissants dans des secteurs employant des travailleurs essentiels, comme la santé, le transport et le commerce de détail, couplés à un déficit d’attractivité de ces métiers. Ces domaines d’activité pâtissent de conditions de travail difficiles associées à des salaires qui stagnent en raison du ralentissement de la productivité.
Une baisse du nombre moyen d’heures travaillées
Bien que le taux de chômage mondial soit descendu au-dessous de son niveau pré-Covid, pour atteindre 5,1% en 2023, les actifs travaillent, en moyenne, moins d’heures par semaine, en particulier du fait de l’augmentation du nombre de jours de congé maladie (dont un certain nombre d’employés souffrant de Covid long) et de l’augmentation de la part d’emplois à temps partiel.
Un vieillissement de la population mondiale
Dans les pays où la population vieillit, les départs en retraite vont laisser des postes vacants difficiles à pourvoir. « Comme les travailleurs plus âgés ont tendance à changer d’emploi moins fréquemment, note l’OIT, le vieillissement de la population suppose qu’il y aura moins de personnes qui sautent d’un emploi à un autre et se retrouvent souvent parmi les candidats aux postes vacants. »
Des travailleurs moins mobiles
Du fait de l’augmentation des prix du logement, les travailleurs sont moins enclins à postuler dans un autre bassin d’emploi, ce qui porte un coup de frein aux mobilités géographiques.
Des compétences inadaptées aux enjeux technologiques et environnementaux
À mesure que l’intelligence artificielle générative prend une place de plus en plus importante dans nos vies professionnelles, les salariés sont encore peu formés à cette technologie. Or, les entreprises auront besoin de recruter des collaborateurs maîtrisant l’outil si elles ne veulent pas rester à la traîne.
La crise climatique et la transition énergétique induisent aussi des besoins en nouvelles compétences qui nécessiteront, là encore, des efforts en matière de formation et d’investissements de la part des entreprises.