Quel impact du niveau d’études des jeunes sur leur accès à l’emploi et leur salaire ?
Le Céreq dresse un panorama très complet de l’insertion professionnelle des jeunes sortis du système éducatif en 2017.

Les jeunes arrivant sur le marché de l’emploi sont de plus en plus diplômés et accèdent, pour la plupart, plus rapidement à des contrats à durée indéterminée que leurs aînés. C’est ce que nous apprend la 7e édition de l’enquête « Génération » du Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications), qui porte sur l’insertion professionnelle des jeunes sortis de formation initiale en 2017 et interrogés en 2020. Elle s’appuie sur un panel de 25 000 jeunes, dont 78% ont un niveau bac, 47% sont diplômés du supérieur et 12% n’ont pas de diplôme.
Au total, 47% des jeunes diplômés en 2017 ont trouvé un emploi dans le mois suivant l’obtention de leur diplôme. En octobre 2020, 72% des jeunes interrogés étaient embauchés en CDI, soit six points de plus que pour la génération de 2010.
Le Master : la voie royale vers le CDI
Les chiffres prouvent aussi que ce sont les titulaires d’un Master qui accèdent le plus facilement à un CDI. 50% d’entre eux signent ce type de contrat dès leur premier emploi. Un taux qui chute à 33% pour les bac +2 et à 28% pour les détenteurs d’un baccalauréat. Le cas du doctorat (bac +8) est, lui, à distinguer. Si seuls 28% des jeunes sont recrutés en CDI à l’issue de leur thèse, c’est en raison de la nature des contrats de post-doctorants, plus précaires.
A l’inverse, le travail en intérim est plus fréquent chez les moins diplômés. 37% des non-diplômés et 32% des diplômés de CAP-BEP ont travaillé au moins un mois en intérim contre seulement 8% des diplômés bac+5.
Niveau de diplôme et secteur d’activité
L’enquête met aussi en lumière une corrélation entre niveau de diplôme et secteur d’activité du premier emploi. Si les non-diplômés et les titulaires d’un CAP-BEP (ou autres diplômes de niveau 3) trouvent majoritairement un poste dans le domaine de l’industrie, de la construction, de l’hôtellerie-restauration ou du commerce, les bac +5 sont davantage présents dans les univers liés aux activités spécialisées scientifiques et l’enseignement.
Les non-diplômés plus affectés par le chômage de longue durée
60% du panel est passé par la case chômage durant la période 2017-2020. Au moment de l’enquête, le taux de chômage des jeunes s’établissait à 20%. Il est à noter que le taux de chômage diminue à mesure que le niveau d’études augmente : moins de 10% pour les jeunes ayant fait plus de quatre ans d’études supérieures contre 50% pour les non-diplômés.
Et que le chômage de longue durée est principalement une situation qui affecte les non-diplômés : 26% d’entre eux ont connu une période de plus d’un an de chômage sur ces trois années, contre 10% pour les diplômés du secondaire et 2% pour les diplômés du supérieur.
« Cette génération connaît un taux de chômage en baisse sensible, comparé à celle de 2010, qui avait subi de plein fouet la crise économique de 2008, analyse Céline Gasquet, directrice scientifique, dans Le Monde. En revanche, les inégalités sur le marché du travail restent très marquées par le niveau de diplôme et tendent même à s’accroître. »
Les salaires fortement corrélés au diplôme
Le diplôme a, en effet, une incidence incontestable sur le niveau de rémunération proposé par les entreprises. Avec des écarts presque du simple au double en fonction du nombre d’années d’études, mais aussi des différences significatives entre femmes et hommes, du fait la sous-représentation de ces dernières aux postes les mieux rémunérés. Si, au bout de trois ans après sa sortie du système éducatif, le salaire mensuel médian d’un homme titulaire d’un Master ou équivalent est de 2 415€ (2065€ pour les femmes à niveau d’études égal), il est de 1 300 € pour un homme non diplômé (1 200€ pour une femme non diplômée).