Entretien d’embauche : comment l’adapter à un recrutement en alternance ?

Les alternants sont des salariés à part entière mais les candidats à l’alternance sont-ils des candidats comme les autres ? Pour beaucoup, il s’agit de leur premier entretien d’embauche. En tant que recruteurs, il est important de prendre en compte cette donnée et d’instaurer une atmosphère bienveillante dans laquelle le jeune se sentira à l’aise pour présenter son projet professionnel. Voici quelques conseils pour mener vos entretiens avec tact et efficacité.

Se montrer indulgent et à l’écoute

Pour faire connaissance avec votre potentiel futur alternant, l’idéal est de créer un climat de confiance dès le début de l’entretien. « Les recruteurs doivent être indulgents avec leurs candidats à l’alternance, conseille Pierre-Yves Bochud, responsable des relations entreprises sur le campus de l’Alliance EDUSERVICES d’Annecy. Ils doivent être conscients qu’ils n’embauchent pas quelqu’un qui a dix ans d’expérience et que c’est peut-être le premier entretien d’embauche du jeune. Il faut le mettre à l’aise, ne pas lui mettre la pression, ne pas lui tendre de piège, se montrer bienveillant et à l’écoute pour l’inviter à se présenter tel qu’il est. »

Être transparent sur les missions de l’alternant

Autre point important : s’assurer que l’alternant a bien compris les missions qui lui seront confiées afin de ne pas créer de déception à la prise de poste. « La clé de voûte d’un bon recrutement en alternance est la communication, rappelle Arnaud Comte, responsable relations partenariats entreprises et internationaux à l’Ecole de Commerce de Lyon. Normalement, si la fiche de poste est claire et transparente, l’étudiant aura bien été préparé par l’école à l’entretien d’embauche. Il est essentiel de confronter l’alternant à la réalité de sa mission en amont de son arrivée dans l’entreprise. »

Evaluer sa capacité à conjuguer travail pour l’entreprise et pour l’école

Lors de l’entretien d’embauche, le recruteur doit également évaluer la capacité de l’alternant à « switcher intellectuellement et en termes de posture entre l’entreprise et l’école », d’après Véronique Riguet, directeur de l’IFAG Lyon. « L’entreprise doit aussi mesurer son aptitude à mobiliser les compétences apprises en cours pour les appliquer dans sa vie professionnelle et, vice-versa, à se nourrir de son expérience en entreprise dans son parcours académique. Des mises en situation professionnelle durant l’entretien peuvent permettre de déceler ces facultés. »

Se baser sur les soft skills et les compétences transposables

Les entreprises peuvent également compter sur le soutien des écoles dans leur processus de recrutement : « C’est notre métier d’embaucher des alternants ! souligne Emma Morge, chargée de développement chez IGEFI Lyon. Il ne faut pas hésiter à demander à un membre de l’école d’assister aux entretiens. On conseille notamment aux recruteurs de se baser sur les soft skills du jeune plutôt que sur son expérience. On sait lire entre les lignes d’un CV, déceler des connaissances et des compétences transposables et dire aux entreprises sur quelles missions l’alternant pourra être immédiatement opérationnel. »

Poser des questions ouvertes

« Se montrer ouvert et sympa permet de voir rapidement à qui on a affaire. Les barrières que l’alternant s’était construites pour se protéger sautent alors et les échanges sont plus intéressants », estime Sonny Brusseau, responsable des relations entreprises et des admissions du campus Sciences-U Lyon, qui préconise de privilégier les questions ouvertes lors de l’entretien. « S’il ne fallait poser qu’une question aux jeunes, je leur dirais : ‘’parlez-moi de vous !’’ Cela permet de voir si l’alternant a préparé l’entretien, s’il a un projet, s’il sait s’exprimer, comment il peut improviser, comment il sait s’adapter en fonction de vos réactions et de vos retours non verbaux… C’est là que vous décèlerez une intelligence, un potentiel dans la curiosité et l’autonomie ! »