Comment les entreprises peuvent-elles faciliter le quotidien de leurs salariés en parcours de PMA ?
Plus d’une femme sur deux n’ose pas faire part de son parcours de PMA dans le cadre professionnel, de peur que cela n’entrave sa carrière.
58% des femmes engagées dans un parcours de PMA ne se sentent pas capables d’en parler à leur employeur. C’est le constat que dresse une étude réalisée par la compagnie d’assurances Zurich UK, publiée le 28 octobre.
Pourquoi le cachent-elles ? 32% craignent que cette révélation ne leur coûte leur emploi et 26% redoutent que leur implication au travail ne soit remise en cause. D’autres préfèrent ne pas en parler car elles estiment que cela relève de leur vie privée.
Un renforcement des inégalités
Le fait d’avoir recours à une fécondation in vitro (FIV) peut pourtant avoir des incidences sur l’activité professionnelle, en raison notamment des nombreux rendez-vous médicaux à honorer, mais aussi de l’épuisement physique, des effets secondaires liés au traitement et de la charge mentale supportée par ces femmes.
Résultat : 12% de ces salariées ont déjà quitté leur emploi à cause d’un manque de soutien de leur employeur et 14% ont été contraintes de réduire leur temps de travail, le plus souvent en acceptant des postes moins bien rémunérés. Autant de situations qui creusent les inégalités professionnelles femmes-hommes, alors que le nombre de femmes ayant recours à la procréation médicalement assistée ne cesse d’augmenter. En France, on estimait à 1 sur 30 le nombre d’enfants conçus par PMA, selon une étude Ined de 2018.
Si 64% des collaboratrices interrogées par Zurich UK affirment que le fait de s’être confiées à ce sujet auprès de leur manager ou de leurs collègues les a aidées à mieux vivre le parcours de PMA, d’autres témoignent que ces révélations ont donné lieu à des commentaires discriminatoires, notamment sur leur âge.
Environnement safe et absences rémunérées
Quel rôle l’employeur peut-il jouer pour permettre à ces salariées de concilier au mieux leur projet d’enfant et leur quotidien professionnel ? Avant tout en instaurant un environnement safe pour tous les collaborateurs, notamment en sensibilisant les managers, en informant les salariés sur leurs droits et en leur proposant une écoute attentive et bienveillante de leurs besoins.
Pour rappel, le Code du travail prévoit, à son article L 12225-16, une autorisation d’absence rémunérée pour la salariée qui se rend à ses rendez-vous médicaux, dans le cadre de son parcours de PMA. Son conjoint ou sa conjointe est également autorisé(e) à s’absenter pour assister à 3 de ces examens pour chaque protocole du parcours. Ces absences donnent lieu au maintien de la rémunération et sont assimilées à une période de travail effectif.
De son côté, l’article L 1225-3-1, précise que ces salariées disposent de la même protection contre les discriminations que les femmes enceintes :
- Il est interdit de prendre en compte leur situation pour refuser de les embaucher, pour rompre leur contrat de travail au cours d’une période d’essai, pour prononcer une mutation d’emploi.
- Il est interdit de rechercher ou de faire rechercher des informations concernant l’état de la salariée.
- La femme candidate à un emploi ou salariée n’est pas tenue de révéler qu’elle suit un parcours de PMA.
Le guide du Parental Challenge donne également des conseils pour mieux accompagner ces situations : « Communiquez à vos salariés le contact d’une personne unique, au service RH ou un délégué du personnel par exemple, qui sera destinataire des justificatifs d’absences ou des demandes d’aménagements horaires ou de lieu de travail et expliquez clairement aux salariés qu’ils n’ont pas besoin, s’ils ne le souhaitent pas, de dire à leur manager les raisons de leurs absences ou des aménagements de poste, mais seulement lui faire part des absences et du fait qu’elles soient justifiées. »
Il préconise également d’offrir la possibilité aux salariés de bénéficier de périodes de 100% télétravail durant certaines étapes éprouvantes du parcours de PMA.