La souffrance au travail en nette hausse depuis un an

Burn-out, bore-out, blur-out… Plus d’un salarié sur deux se dit en souffrance au travail, selon le dernier baromètre d’Ignition Program.

Business woman having headache at office
47% des salariés se disent désengagés mentalement de leur travail. © Rido / Stock.Adobe.com

Les salariés français n’ont pas le moral du tout ! 53% d’entre eux se disent même en situation de souffrance au travail, selon les résultats du dernier baromètre dédié aux phénomènes du burn-out, bore-out et blur-out de l’agence de conseil RH Ignition Program. En un an, ce chiffre est en progression de 13 points.

Dans le détail, 62% des répondants souffrent d’épuisement physique (+11 points), un sur deux présente une distance émotionnelle, traduisant des difficultés relationnelles et une perte de confiance (+11 points également).

Désalignement entre les aspirations des salariés et les modèles organisationnels

D’après le baromètre, 47% des salariés sont désengagés mentalement de leur travail (+9 points), 45% déclarent une déficience cognitive, qui se traduit notamment par des difficultés de concentration et d’adaptabilité (+7 points).

« Si le stress reste omniprésent, il est essentiel de comprendre que la souffrance au travail n’est pas uniquement liée à une pression excessive ou à des conditions de travail difficiles. Elle découle également d’un désalignement croissant entre les aspirations des salariés et les modèles organisationnels actuels », explique Nicolas Lepercq, docteur en management et responsable R&D d’Ignition Program.

Les jeunes salariés (18-25 ans) sont particulièrement touchés par ce phénomène de souffrance au travail, avec une surreprésentation de 10% pour le désengagement et une intention accrue de quitter leur emploi.

Le secteur RH/recrutement préservé

Certains secteurs sont plus vulnérables que d’autres. Dans l’immobilier, la souffrance au travail des salariés, quel que soit leur âge, progresse de 58% en un an. Dans les SSII, cette hausse se chiffre à +32% et dans l’énergie à +15%. À l’inverse, le secteur RH/recrutement semble préservé, avec une souffrance en recul de 27% comparé à 2023. Même chose dans le conseil et l’audit (-13 %).

Etes-vous proche du burnout ? Faites le test !

« Ce baromètre révèle une réalité bien plus complexe que la simple notion de burn-out comme mal du siècle. Les données montrent une montée en puissance de formes moins visibles, mais tout aussi délétères, comme le bore-out [épuisement par l’ennui], le brown-out [par la perte de sens] et le blur-out [par la confusion entre vie personnelle et professionnelle]. Ces phénomènes traduisent des causes multiples, allant de l’ennui à une perte de sens, jusqu’à la confusion entre vie professionnelle et personnelle », ajoute Nicolas Lepercq.

Les actions possibles des services RH

Dans ce contexte, les entreprises se doivent non seulement d’essayer de prévenir le stress de leurs collaborateurs mais aussi de les aider à retrouver de l’utilité et de la clarté dans leur travail ainsi qu’un certain équilibre vie perso/vie pro.

Parmi les actions que peuvent initier les services RH :

  • Détecter les signaux faibles. Cela peut se faire à travers des enquêtes internes envoyées régulièrement aux collaborateurs.
  • Former les collaborateurs et les managers. En plus de formations offertes aux collaborateurs pour apprendre à mieux gérer leur stress, les entreprises peuvent former les managers afin qu’ils puissent mieux repérer les signes de souffrance et mieux accompagner les collaborateurs dans une démarche bienveillante.
  • Créer un socle solide de confiance. Ce travail de fond sur la gestion des ressources humaines, qui peut notamment passer par une sensibilisation des équipes au feedback constructif et à son adoption dans la durée, peut permettre d’améliorer la confiance et la sécurité psychologique des collaborateurs.

Bien s’équiper pour bien recruter