La validation des acquis de l’expérience : un outil au service du plein-emploi ?

Le gouvernement mise sur une réforme du dispositif de la VAE, sous-utilisé, pour atteindre d’ici 2027 le plein-emploi.

Le gouvernement veut lancer une refonte du système de VAE.
Le gouvernement veut lancer une refonte du système de VAE. © Photographee.eu/stock adobe.com

Destinée à faire reconnaître, via une certification, des compétences professionnelles chez les personnes issues de formation initiale sans diplôme, la validation des acquis de l’expérience (VAE) n’a pas rencontré le succès escompté en vingt années d’existence. Ce parcours se déroule en deux temps : dépôt d’un dossier de candidature et entretien devant un jury.

Tripler le nombre de parcours VAE en 5 ans

Selon les derniers chiffres recensés sur le portail de la VAE, en 2020, 42 000 dossiers ont été déposés sur la plateforme (soit une baisse de 25% en un an). Seuls 30 000 sont passés devant un jury et 18 000 ont obtenu une certification. Soit un taux de réussite de 61%.

La ministre déléguée en charge de l’Enseignement et de la Formation professionnels, Carole Grandjean, a annoncé que le gouvernement visait un objectif de 100 000 parcours de VAE d’ici à cinq ans, soit trois fois plus qu’en 2021. L’exécutif compte en faire un levier pour atteindre l’objectif de plein-emploi à l’horizon 2027, un seuil qui devrait être atteint si le taux chômage est rabaissé à 5% et que la France dénombre un million de personnes de plus en emploi par rapport à aujourd’hui, selon les projections de l’Insee.

D’une VAE « sanction » à une VAE « parcours »

Pour simplifier le recours au dispositif de VAE et limiter les abandons en cours de parcours, une concertation associant le patronat et les syndicats va débuter à la rentrée. L’idée étant de passer d’une VAE « sanction », préparée seul, à une VAE « parcours », où le candidat serait accompagné par un consultant.

Parmi les pistes envisagées : une réduction des délais administratifs (en moyenne de deux mois actuellement) pour vérifier l’éligibilité du candidat à la VAE, un accompagnement plus poussé par des formateurs, lors d’ateliers, pour la rédaction du dossier et la préparation à l’oral, un élargissement du public éligible.

Autre problématique : le manque de jury pour les entretiens de validation. Pour pallier cette pénurie, les personnes ayant validé leur diplôme via une VAE pourraient, à leur tour, devenir jury et les membres du jury pourraient être rémunérés.

Bien s’équiper pour bien recruter