Le gouvernement propose la création d’un titre de séjour « métiers en tension »
Dans le cadre du projet de loi immigration, les ministres du Travail et de l’Intérieur proposent un dispositif pour faciliter l’embauche de main-d’œuvre immigrée.
Dans un entretien au Monde publié mercredi 2 novembre, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ont esquissé les contours du projet de loi immigration, qui sera débattu au Parlement début 2023.
Des populations sous-employées et des secteurs en pénurie de main-d’œuvre
Ils ont, entre autres, mis sur la table la création d’un titre de séjour « métiers en tension », destiné aux travailleurs immigrés. Par ce moyen, le gouvernement entend à la fois soulager les employeurs qui peinent à recruter et faciliter l’insertion professionnelle des nouveaux arrivants sur le territoire français.
« Il y a des progrès à faire puisqu’au premier semestre, lorsque le taux de chômage était à 7,5%, celui des immigrés était à 13%. Il faut que le travail devienne un facteur d’intégration et d’émancipation », affirme Olivier Dussopt.
Régulariser des situations de travail illégales
« Les organisations professionnelles nous disent qu’elles ont besoin qu’on facilite le recrutement d’étrangers. Nous leur proposons des solutions avec ce projet de loi. En contrepartie, elles doivent répondre à plusieurs questions : que faites-vous en termes d’accès au logement, de formation et de reconnaissance des qualifications professionnelles ? Cela implique aussi qu’il y ait une participation des employeurs à la question de l’intégration, notamment en permettant aux employés de prendre des cours de français sur leur temps de travail », développe-t-il.
Le titre de séjour « métiers en tension » devrait être réservé aux secteurs particulièrement en proie à des pénuries de main-d’œuvre, comme le bâtiment, a cité le ministre du Travail.
L’autre objectif de cette mesure est de régulariser davantage de situations de travail illégales. Les employés pourront, ainsi, faire leur demande de régularisation sans passer par leur employeur. Dans cette logique, les sanctions à l’encontre des employeurs ayant recours au travail illégal seront durcies. Réduction des délais pour les sanctions administratives, amendes forfaitaires, fermetures administratives : plusieurs pistes sont à l’étude.
Le ministre du Travail souhaite également mettre au fin au délai de carence de six mois, qui s’applique aux demandeurs d’asile arrivant en France, à condition qu’on s’assure au préalable qu’ils proviennent de pays en conflit.