Full remote, office first, travail hybride… où en sont les startups françaises ?
Une étude dépeint les pratiques de télétravail dans les startups françaises et relaie les conseils de leurs DRH pour un travail hybride optimal.
A l’heure où certaines entreprises battent le rappel au bureau, qu’en est-il dans le microcosme des startups françaises ? Plusieurs modèles d’organisation du travail coexistent, révèle une étude Worklib/Avizio, parue le 13 novembre :
- 10% du panel ont fait le choix du full remote
- 40 % fonctionnent d’après un modèle office first, centré sur le bureau avec un à deux jours de télétravail possible par semaine
- 50% laissent leurs collaborateurs arbitrer entre télétravail (un à quatre jours par semaine) et bureau.
Comment rendre le travail hybride pérenne ?
« De plus en plus de startups se tournent vers des modèles plus fins d’organisation du travail, qui font cohabiter plusieurs modèles (mixte, 100% télétravail, office first) selon les équipes et les métiers », constatent les auteurs.
« Chez Deezer par exemple, il y a eu une analyse au cas par cas pour voir si le full remote fonctionnait toujours, et avec le recul, on a pu s’apercevoir que ce n’était pas pertinent pour certains métiers. L’idéal, c’est quand la politique en place autorise une forme de souplesse pour permettre de s’ajuster aux réalités du business », décrypte Sarah Boudhabhay, Head of People in Residence chez Deezer.
Mais pour réussir cette transition, il faut pouvoir s’appuyer sur un cadre fixant les modalités du travail hybride. Or, moins de 50% des startups ont mis au point un dispositif clair d’encadrement de leurs pratiques : chartes, accompagnement managérial, prise en charges des frais de télétravail et coûts d’équipement du domicile.
Dans le cadre de l’étude Worklib/Avizio, 16 DRH de startups partagent leurs bonnes pratiques pour inscrire le travail hybride dans la durée.
1. Mettre en place un accord ou une charte de télétravail
Alors plus d’un tiers des entreprises interrogées n’a pas formalisé ses règles clairement, les DRH soulignent l’importance d’établir un accord ou une charte de télétravail précisant les points suivants :
- Le modèle d’organisation (office first, flex, full remote, mixte)
- Le lieu ou les lieux de télétravail possible(s)
- Les modalités de prise en charge des frais de télétravail ou les indemnités de télétravail versées par l’entreprise.
2. Soigner particulièrement l’onboarding
L’accueil des nouvelles recrues doit être au cœur des réflexions RH et managériales, à plus forte raison en cas de full remote. Il faut notamment ménager des temps de rassemblement de toute l’équipe, que ce soit en présentiel ou à distance. Certaines entreprises organisent une première semaine ou un premier mois d’intégration en full présentiel avant de passer progressivement à un puis plusieurs jours de télétravail. D’autres désignent des parrains pour accompagner les nouveaux salariés.
3. Faire vivre l’équipe au quotidien
Cela passe d’abord par une bonne communication interne et par la mise en place de moments de rencontre. Les DRH recommandent aussi de donner la responsabilité de nourrir le lien entre l’entreprise et les collaborateurs à une personne ou une équipe dédiée. Enfin, ils prônent d’encourager les managers à s’impliquer davantage dans l’animation du collectif, en se rendant par exemple, régulièrement sur les différents sites ou en organisant les temps de connexion.
« Le management d’équipe distribuée géographiquement demande plus d’énergie, de disponibilité, de capacité à organiser pour les managers. L’enjeu c’est donc de les accompagner pour s’assurer que les rituels soient bien en place à tous les niveaux et de s’appuyer sur le collectif pour s’inspirer de nouvelles pratiques managériales et se réinventer et s’adapter », précise Calixte Bonnet Saint Georges, Head of People in Residence chez Avizio in Residence.
4. Souder le collectif et maintenir la culture d’entreprise
Pour ce faire, les startups organisent des temps de rencontre spécifiques, que ce soit dans le cadre du travail (échanges hebdomadaires ou mensuels, réunion d’équipe, présentations externes) ou de manière plus informelle (séminaires, afterwork, team building…).