Les stéréotypes pèsent sur les choix de carrière des jeunes
Les femmes sont jolies, les garçons sont forts, elles seront institutrices ou vétérinaires, ils seront ingénieurs ou sportifs de haut niveau… Les stéréotypes sont partout et nous étiquetons nos bambins dès le plus jeune âge. Inconsciemment, nous leur écrivons un destin tout tracé. Le cabinet Just Different s’est justement intéressé au poids des stéréotypes sur les choix d’orientation des jeunes en interrogeant 700 personnes en ligne. Les résultats sont sans équivoque.
La plupart des gens (84%) admettent l’existence d’une influence des stéréotypes sur les choix de carrière des jeunes, qui les cantonnent dans des rôles sexués stéréotypés. Une influence que 60% des sondés jugent identiques pour les deux sexes. « Les stéréotypes concernent tout le monde » et « il y a autant de stéréotypes dans la tête des femmes que dans celle des hommes » résument les répondants.
Cherchez le coupable
Mais à qui incombe la tâche de déconstruire ces stéréotypes ? 70% répondent que c’est «tout à fait le rôle des parents», 43% celui de l’Education nationale et 39% disent même que c’est «tout à fait le rôle des entreprises». Chacun a donc son rôle à jouer. Cependant, beaucoup s’accordent sur le fait qu’il est difficile pour les parents, impliqués au quotidien, de prendre du recul avec les stéréotypes qu’ils véhiculent malgré eux. 50% des sondés ont cité un autre acteur que les 3 précédemment mentionnés : la société en général, l’Etat, la fonction publique, les collectivités, les représentants politiques, les associations, les influenceurs, les experts, les sociologues/psychologues, les philosophes, les ONG, les représentants religieux… Mais aussi les médias, la publicité, le cinéma.
Dans le monde du travail, on cite les syndicats, les OPCA et branches professionnelles… En bref, tous responsables, et en particulier : la famille, l’école, les médias.
Déconstruire, lentement
« Si nous voulons progresser, nous devons tous entamer un travail individuel et collectif de déconstruction des stéréotypes » analyse Pete Stone, directeur du cabinet Just Different. « Mais il faut rester vigilant, car rien de ce qui est acquis n’est garanti pour toujours. Il faut surtout faire attention à la manière dont nous expliquons et nous essayons de déconstruire les stéréotypes, afin de ne pas les creuser davantage et risquer de générer un phénomène de rejet. » Plutôt que de déconstruire, il est important, comme le rappelle la quasi-totalité des répondants, de sensibiliser sur les stéréotypes pour assurer le libre choix des individus. Une pression importante de la société repose sur les épaules des jeunes et les conditionnent dans leurs choix d’orientation.
« La goutte d’eau cave la pierre, non par la force, mais en tombant souvent » cite Pete Stone (Ovide). Pas de solution miracle donc. Mais des initiatives de tous, parents, professeurs, chercheurs, éducateurs… chaque jour. Le travail de déconstruction des stéréotypes est autant individuel que collectif et il sera long, mais une chose est sûre, comme le montre les résultats de l’enquête, il est en marche.
> 700 personnes ont répondu à l’enquête : 23% des répondants sont des hommes. 77% sont donc des répondantes. Consultez les résultats.