Stéréotype ou discrimination à l’embauche : cette décision qui tranche
La Défenseure des droits a récemment rappelé qu’il était interdit d’écarter une candidature pour un motif lié au genre lors d’un processus de recrutement, sauf dans certains cas très précis encadrés par le Code du travail.

Tout commence avec la candidature d’un homme à une offre d’emploi de « collaboratrice de vente » dans un magasin de prêt-à-porter pour femmes enceintes. Lors d’un échange téléphonique, la responsable du point de vente l’a informé que sa candidature avait été rejetée car elle préférait embaucher une femme, considérant inadapté qu’un homme vende des vêtements, y compris de la lingerie, de maternité. S’estimant victime de discrimination à l’embauche, le candidat éconduit avait alors saisi la Défenseure des droits.
Une sélection uniquement sur les compétences utiles pour le poste
Lors de l’enquête de cette dernière, la société avait justifié sa décision par sa volonté de préserver ses clientes invoquant « la vulnérabilité physique et psychologique des femmes enceintes » et la nécessité de garantir un climat sécurisant dans le cadre « d’essayages forcément intimistes ».
Dans une décision datant du 30 juillet, et publiée le 25 août, la Défenseure des droits, Claire Hédon, confirme que la sélection des candidats, dans le cadre d’un processus de recrutement, doit se faire uniquement « au regard des compétences utiles pour le poste, en prenant en considération les qualifications, l’expérience et le parcours professionnel des candidats ».
Exclure un candidat au seul motif que c’est un homme constitue donc une « discrimination à l’embauche fondée sur le sexe », au sens de l’article L.1132-1 du Code du travail. Les seules dérogations à cette règle s’appliquent pour certains métiers : artistes, modèles, mannequins, listés à l’article R.1142-1 du Code du travail, qui ne mentionnent en aucun cas celui de vendeur.
Une pratique qui entretient les stéréotypes de genre sur les métiers
En outre, de telles pratiques contribuent, selon Claire Hédon, à « entretenir les stéréotypes de genre selon lesquels certains métiers pouvaient être réservés aux femmes ou aux hommes ».
A l’énoncé de cette décision, l’employeur s’est engagé, à l’avenir, à évaluer les candidats et les candidates sur leurs compétences et leur expérience, et à ne pas prendre en considération leur sexe.