Semaine de quatre jours : le gouvernement français l’expérimente à son tour
Le ministre délégué aux Comptes publics a annoncé, mercredi 31 janvier, une expérimentation de la semaine de quatre jours pour les agents de l’Urssaf de Picardie.
Travailler plus longtemps mais dans de meilleures conditions ? Alors que le mouvement de mobilisation contre la réforme des retraites du 31 janvier a été très suivi, le gouvernement met sur la table une expérimentation de la semaine de quatre jours dans la fonction publique.
36 heures de travail sur 4 jours
Les agents de l’Urssaf picards auront, en effet, le choix de condenser leurs 36 heures de travail sur quatre jours au lieu de cinq. « La semaine de 35 heures en quatre jours, que 10 000 Français expérimentent déjà dans des secteurs économiques très variés comme le recyclage industriel ou l’informatique, cela peut être moins de temps passé dans les transports, moins de stress, et au final, plus de bien-être au travail », a fait valoir Gabriel Attal, le ministre délégué aux Comptes publics, interviewé par l’Opinion.
Ce test se déroulera sur un an et se fera sur la base du volontariat. Concrètement, les employés optant pour ce nouveau rythme de travail réaliseront des journées de 9 heures de travail. Selon un sondage réalisé par la direction picarde de l’Urssaf, 70% des agents se déclarent favorables à la semaine de quatre jours. Si l’expérience est couronnée de succès, elle a vocation à s’étendre à l’ensemble du pays.
Un mouvement européen
Avec cette décision, la France s’inscrit dans les pas de ses voisins européens qui ont testé ce modèle, voire l’ont pérennisé, sous différentes formes : semaine de 32h payées 40h dans des entreprises espagnoles, concentration des 38h hebdomadaires sur quatre journées en Belgique…
Pour partager les retours d’expérience de ces politiques, l’Union européenne vient d’intégrer à son budget 2023 un projet-pilote : « L’idée, c’est d’aller à la rencontre des patrons et des salariés européens, qui sont passés à la semaine de quatre jours, afin qu’ils témoignent des réussites et des difficultés rencontrées », explique l’eurodéputé Pierre Larrouturou, l’un des initiateur du programme.