Santé mentale : comment vont les salariés français en 2025 ?
Et comment vont les RH ? Le baromètre Empreinte Humaine vous apporte la réponse.

Désignée Grande Cause nationale 2025 par le gouvernement, la santé mentale figure également parmi les priorités des RH cette année. Pour les aider relever ce défi, le baromètre Empreinte Humaine*, publié le 1er avril, fournit des données intéressantes sur l’état psychologique des salariés français, les principales sources de détresse au travail et la perception qu’ont les RH de cette problématique.
Une santé mentale fragile
Premier constat qui interpelle, 45% des salariés français se déclarent en état de détresse psychologique, soit 3 points de plus qu’en juillet 2024. Parmi eux, 13% disent se trouver en situation de détresse psychologique élevée (-2 points par rapport à juillet 2024). Cette détresse psychologique se manifeste à la fois par des symptômes de dépression et d’épuisement. Lorsqu’elle n’est pas traitée à temps, elle peut dégénérer en maladie psychosomatique, hypertension artérielle, troubles anxieux, dépression sévère ou troubles addictifs. Pour 7 salariés sur 10, ce sentiment est relié, au moins en partie, au travail. La part de salariés présentant un risque de burn-out demeure, elle aussi, préoccupante : 31% des salariés sont concernés (+1 point par rapport à juillet 2024).
Quels sont les éléments qui affectent le plus le bien-être psychologique des Français au travail ? D’après l’enquête, 60% des salariés pointent du doigt la montée de l’individualisme. Ce phénomène se traduit notamment par un manque de reconnaissance collective (pour 44% des salariés), par une pression sur les performances individuelles (pour 39%) et par une compétition entre les individus favorisée par les objectifs individuels (pour 30%). En clair, la moitié des salariés interrogés considèrent que leur entreprise privilégie les objectifs professionnels individuels au détriment de la collaboration.
Les RH de plus en plus sollicités pour des problèmes d’ordre personnel
Au-delà des déclarations des salariés, les managers comme les RH partagent le constat qu’ils ont de plus en plus de problèmes de santé mentale à gérer chez leurs collaborateurs. 7 RH sur 10 déclarent notamment être de plus en plus sollicités au sujet de situations personnelles difficiles à vivre pour leurs salariés : mal logement, surendettement, problèmes familiaux… 6 sur 10 disent devoir gérer plus d’émotions fortes de leurs collaborateurs (pleurs, colère…). Enfin, 4 RH sur 10 déclarent recevoir davantage de signalement que par le passé pour harcèlement moral ou sexuel.
Si 99% des RH estiment qu’ils doivent être exemplaires dans la prévention de leurs propres facteurs de risques psychosociaux pour mieux s’occuper de ceux des autres dans l’entreprise, 36% des responsables RH se déclarent, eux-mêmes, en situation de détresse psychologique, dont 15% en détresse élevée.
Un répertoire d’actions de prévention encore limité
Pour prévenir les risques psychosociaux, les RH ont mis en place une série d’actions :
- une formalisation du Document Unique intégrant les risques psychosociaux (60%) ;
- un dispositif d’évaluation des risques psychosociaux (49%) ;
- des outils de mesure de l’état de santé psychologique des salariés (49%).
Ils estiment néanmoins être davantage dans la réaction que dans la prévention des situations de type alerte, conflit, arrêt maladie, signalements… En face, les salariés en attendent plus de la part de leur employeur en termes de protection de leur santé mentale : seuls 39% des collaborateurs estiment que le sujet est prioritaire pour leur entreprise contre 76% des RH. Les salariés attribuent, par ailleurs, la note de 4,9 sur 10 à l’ensemble des actions déployées par leur employeur pour prévenir les risques psychosociaux (contre 6,5 sur 10 du côté des RH).
*Baromètre T14 Empreinte Humaine x OpinionWay, basé sur un recueil de données effectué du 27 févier au 18 mars 2025 auprès d’un échantillon représentatif de 2030 salariés et 308 professionnels des ressources humaines travaillant dans des entreprises de plus de 10 salariés.