Réforme des retraites : quid des femmes ?

Perdantes à tous niveaux
Dans son rapport de délibération publié le 13 septembre dernier, la Halde revient sur la réalité des écarts entre hommes et femmes en matière de retraite. Et ils ne datent pas d’hier. En 2004, les femmes retraitées à 60 ans et plus percevaient une retraite 28% inférieure à celle des hommes. De plus, les retraitées ont validé en moyenne 20 trimestres de moins que les hommes, et ce malgré les majorations de durée accordées pour chaque enfant. Ainsi, les femmes partent en retraite plus tardivement que les hommes. Ces constats multiples résultent directement des inégalités variées subies par les femmes tout au long de leur carrière : écarts salariales, discriminations à l’embauche, multiplication des temps partiels subis, interruption de carrières dues à la grossesse, mauvaise répartition des tâches domestiques…
Les préconisations de la Halde
Principale préconisation de la Halde : la mise en place d’actions positives en faveur des femmes destinées à corriger les inégalités actuelles dans le déroulement de leur carrière. Pour justement effacer les inégalités, ces actions doivent concernées deux éléments majeurs : l’accès des femmes aux postes à responsabilités ainsi qu’une égalité salariale hommes-femmes réelle au sein des entreprises, et notamment au sein du service public, dont on attend (encore) qu’il montre l’exemple.
Il serait totalement hypocrite de voter la réforme des retraites en l’état actuel sans que celle-ci soit accompagnée de mesures globales et immédiates pour l’égalité professionnelle et surtout, de compensations pour les femmes. C’est pourtant ce que l’Etat s’apprête à faire avec une politique à deux vitesses.
Le Sénat, qui examinera la réforme des retraites à partir du 5 octobre, dit réfléchir à des amendements en faveur des femmes, notamment à la possibilité d’une retraite à taux plein à 65 ans au lieu de 67 pour les mères de trois enfants et plus. Autant dire que cette mesure ne concernerait que peu de femmes. 37000 à vrai dire.
