Reconnaissance au travail : les entreprises peuvent mieux faire

Si une majorité de collaborateurs disent recevoir de la reconnaissance de la part de leurs managers ou de leurs collègues, ils sont peu nombreux à en recevoir de la part de leur entreprise.

Seul un salarié sur quatre estime que son entreprise lui témoigne de la reconnaissance.
Seul un salarié sur quatre estime que son entreprise lui témoigne de la reconnaissance. © VectorMine/stock adobe.com

Quelles marques de reconnaissance les Français reçoivent-ils au travail ? C’est la question à laquelle répond l’enquête MoodWork pour My Happy Job, publiée le 1er mars.

Qu’entend-on par reconnaissance ?

La reconnaissance est une forme de rétribution, matérielle ou non, qui vise à reconnaître des performances individuelles ou collectives. Dans le monde de l’entreprise, elle peut prendre diverses formes : augmentation, promotion, prime, félicitations, encouragements…

La reconnaissance peut porter sur trois aspects, selon une typologie empruntée aux auteurs Brun et Dugas dans leur ouvrage La reconnaissance au travail : Analyse d’un concept riche de sens (2005) :

  • la personne en elle-même : on parle alors de reconnaissance existentielle. D’après les résultats du sondage, c’est cette forme de reconnaissance qui semble la plus répandue car 65% des salariés interrogés déclarent en bénéficier;
  • le processus de travail, c’est-à-dire la reconnaissance de la pratique du travail et de l’investissement du collaborateur dans ses missions. 37% des répondants estiment que leur travail est reconnu sous cette forme;
  • les résultats du travail. 33% disent recevoir des marques de reconnaissance centrées sur l’atteinte d’objectifs.

Pourquoi est-elle importante ?

Si la reconnaissance doit retenir l’attention des entreprises, c’est parce qu’en recevoir est un moteur essentiel de motivation, pour 41% des sondés. Les collaborateurs considèrent qu’elle génère également de la satisfaction (28%), de la fierté (26%), de la joie (18%) et de la confiance (15%). Des sources essentielles d’implication au travail et la fidélisation de vos salariés !

Faire preuve de reconnaissance est tout aussi bénéfique ! Féliciter, remercier ou récompenser quelqu’un pour son travail engendre également de la satisfaction, de la joie et de la fierté et contribue à améliorer le bien-être au travail de celui qui témoigne de la reconnaissance.

Des marques de reconnaissance insuffisantes de la part des entreprises ?

L’étude souligne enfin que la reconnaissance peut intervenir à différents niveau. Elle peut se faire :

  • verticalement, de la part du manager : c’est le schéma le plus fréquent qui concerne 61% des répondants. A noter que cette reconnaissance est descendante et ascendante : 69% du panel affirme témoigner de la reconnaissance à son supérieur;
  • horizontalement, entre collègues, pour 58% des personnes interrogées ;
  • au niveau de l’entreprise, pour seulement 26% des sondés.

« Etant donné que l’entreprise est une personnalité morale plutôt que physique, les salariés perçoivent peut-être moins cette forme de reconnaissance, décrypte Clément Poirier, docteur en psychologie et responsable du centre de recherche MoodWork, interviewé par 20 Minutes. A cela s’ajoute une tendance des entreprises à déléguer cette reconnaissance aux managers de proximité, plus engagés sur le volet humain du travail. »

Pourtant, les entreprises ont tout intérêt à déployer des actions pour témoigner cette reconnaissance à leurs collaborateurs, comme l’explique Margaux Gelin, docteur en psychologie cognitive chez MoodWork, dans un article de Psychologies : « Les entreprises doivent être conscientes des différentes formes de reconnaissance et la pratiquer en reconnaissant à la fois les personnes, leur valeur individuelle, leurs méthodes de travail, leur investissement, leurs résultats. » Cela peut passer par une reconnaissance financière (participation, prime…) mais aussi par une proposition de mobilité professionnelle ou encore une meilleure prise en compte des suggestions et souhaits de ses collaborateurs.

« Faire preuve de reconnaissance n’est pas une option. Il existe un lien fort entre le fait d’être reconnu et de se sentir utile, cela donne du sens à notre travail », conclut Margaux Gelin.

Visuel promo

Bien s’équiper pour bien recruter