Retour au bureau post-Covid : à quoi aspirent les salariés ?

Une étude donne des pistes aux entreprises pour concilier nouvelles formes de travail hybride et souhaits des salariés à l’issue de la crise sanitaire.

Les salariés plébiscitent le retour au bureau pour l'après-crise.
Les salariés plébiscitent le retour au bureau pour l'après-crise. Mais avec quelques aménagements... © Andrii Zastrozhnov/stock adobe.com

Depuis près d’un an, salariés et entreprises ont dû se plier à de nouveaux modes de travail hybrides pour respecter les mesures sanitaires. Nombreuses sont les entreprises à réfléchir actuellement au mode d’organisation du travail pérenne qu’elles adopteront à l’issue de la pandémie.

A quoi ressemblera le travail dans une ère post-Covid ? Et quels sont les désirs des salariés pour l’après-crise ? Une étude, réalisée par le cabinet de conseil immobilier JLL auprès de 2 000 actifs dans 10 pays, dévoile comment ces travailleurs envisagent le monde d’après.

2 salariés français sur 3 en faveur du travail hybride

Les quelque 200 collaborateurs français interrogés sont loin de voir la vie en rose, puisque 45% d’entre eux se disent désenchantés concernant leurs conditions de travail actuelles. Malgré tout, deux tiers des salariés français, plébiscitent le travail hybride, réparti entre différents lieux (maison, bureau, tiers-lieu), et souhaitent le voir adopter de manière durable dans leurs entreprises à la fin de la pandémie.

Le travail hybride semble la solution la plus adaptée pour répondre aux cinq priorités des collaborateurs post-crise : avoir un bon équilibre de vie, être connecté à sa communauté de travail, travailler dans une entreprise qui fait attention à leur santé physique et mentale, être soutenu par leur employeur dans un mode de vie plus sain et trouver du sens dans leur travail.

94% des collaborateurs veulent revenir au bureau

Autre fait remarquable de l’étude : la crise a révélé l’attachement des salariés à leur bureau. 94% des collaborateurs de l’Hexagone souhaitent revenir travailler sur site après la crise, contre 74% dans le monde. Le bureau demeure « the place to be » pour échanger avec ses collègues, manager et être managé, collaborer sur des projets et résoudre des problèmes complexes.

« Avant la crise, on parlait beaucoup de bonheur au travail, aujourd’hui c’est surtout de santé dont il est question. Mais est-ce qu’une ambiance aseptisée suffira à faire revenir les talents au bureau ? Nous avons voulu comprendre les nuances individuelles, et la façon dont le rapport à l’employeur et l’appétit pour le télétravail dicte les attentes vis-à-vis du bureau », explique Flore Pradère, directrice Recherche Entreprises de JLL, à Challenges.

Quatre profils de travailleur aux attentes bien spécifiques

Les entreprises devront donc se réinventer pour répondre aux besoins de différents profils de salariés, qui réclament une approche sur-mesure. L’étude a identifié quatre profils-type de collaborateurs auxquels les employeurs devront apporter des solutions adaptées.

Le travailleur traditionnel (35% des Français interrogés)

Assez conservateur, le travailleur traditionnel n’a pas goûté son expérience du travail à distance. Peu engagé vis-à-vis de son entreprise, il exprime peu d’attente de la part de son employeur. Adepte du retour au fonctionnement d’avant-crise, il souhaite retourner au bureau pour rencontrer ses collègues et souligne l’importance des espaces de socialisation sur son lieu de travail.

Le fan du bureau (37% des Français interrogés)

En recherche de flexibilité, ce salarié souhaite travailler au bureau 3 à 4 jours par semaine. Dans l’idéal, il aimerait adopter la semaine de quatre jours. Engagé et épanoui dans son entreprise, il veut vivre une expérience exceptionnelle au bureau : être choyé, surpris, émerveillé… Cela passe par la mise en place de services tels que des services de restauration premium, des espaces dédiés au bien-être (spa, salle de méditation, de sieste…), au sport ou à la santé (consultation de kinésithérapeute, de nutritionniste…). Mais également par l’implantation d’espaces verts : terrasse arborée, potagers…

L’addict du bien-être (22% des Français interrogés)

Sa priorité absolue : sa santé et son bien-être au travail. Il n’envisage pas de revenir au bureau plus de deux jours par semaine. Et, lorsqu’il le fait, c’est notamment pour avoir à sa disposition une multitude de services pratiques pour l’aider dans son quotidien : conciergerie, pressing… Ce salarié doit faire l’objet d’une attention particulière de la part de sa hiérarchie car il est dans une situation d’attentisme, souvent désenchanté et inquiet pour l’avenir.

Le travailleur libéré (6% des Français interrogés)

Déjà travailleur nomade avant la crise sanitaire, le travailleur libéré confirme son engouement pour le 100% remote. Il y voit une opportunité de se mettre au vert. A la fois guidé par la peur du virus et l’aspiration à un meilleur équilibre de vie, il se sent moins bien soutenu par son entreprise que la moyenne des salariés et fait partie des moins épanouis au travail.

Bien s’équiper pour bien recruter