Retour au bureau post-Covid : à quoi aspirent les salariés ?
Une étude donne des pistes aux entreprises pour concilier nouvelles formes de travail hybride et souhaits des salariés à l’issue de la crise sanitaire.
Depuis près d’un an, salariés et entreprises ont dû se plier à de nouveaux modes de travail hybrides pour respecter les mesures sanitaires. Nombreuses sont les entreprises à réfléchir actuellement au mode d’organisation du travail pérenne qu’elles adopteront à l’issue de la pandémie.
A quoi ressemblera le travail dans une ère post-Covid ? Et quels sont les désirs des salariés pour l’après-crise ? Une étude, réalisée par le cabinet de conseil immobilier JLL auprès de 2 000 actifs dans 10 pays, dévoile comment ces travailleurs envisagent le monde d’après.
2 salariés français sur 3 en faveur du travail hybride
Les quelque 200 collaborateurs français interrogés sont loin de voir la vie en rose, puisque 45% d’entre eux se disent désenchantés concernant leurs conditions de travail actuelles. Malgré tout, deux tiers des salariés français, plébiscitent le travail hybride, réparti entre différents lieux (maison, bureau, tiers-lieu), et souhaitent le voir adopter de manière durable dans leurs entreprises à la fin de la pandémie.
Le travail hybride semble la solution la plus adaptée pour répondre aux cinq priorités des collaborateurs post-crise : avoir un bon équilibre de vie, être connecté à sa communauté de travail, travailler dans une entreprise qui fait attention à leur santé physique et mentale, être soutenu par leur employeur dans un mode de vie plus sain et trouver du sens dans leur travail.
94% des collaborateurs veulent revenir au bureau
Autre fait remarquable de l’étude : la crise a révélé l’attachement des salariés à leur bureau. 94% des collaborateurs de l’Hexagone souhaitent revenir travailler sur site après la crise, contre 74% dans le monde. Le bureau demeure « the place to be » pour échanger avec ses collègues, manager et être managé, collaborer sur des projets et résoudre des problèmes complexes.
« Avant la crise, on parlait beaucoup de bonheur au travail, aujourd’hui c’est surtout de santé dont il est question. Mais est-ce qu’une ambiance aseptisée suffira à faire revenir les talents au bureau ? Nous avons voulu comprendre les nuances individuelles, et la façon dont le rapport à l’employeur et l’appétit pour le télétravail dicte les attentes vis-à-vis du bureau », explique Flore Pradère, directrice Recherche Entreprises de JLL, à Challenges.
Quatre profils de travailleur aux attentes bien spécifiques
Les entreprises devront donc se réinventer pour répondre aux besoins de différents profils de salariés, qui réclament une approche sur-mesure. L’étude a identifié quatre profils-type de collaborateurs auxquels les employeurs devront apporter des solutions adaptées.
Le travailleur traditionnel (35% des Français interrogés)
Assez conservateur, le travailleur traditionnel n’a pas goûté son expérience du travail à distance. Peu engagé vis-à-vis de son entreprise, il exprime peu d’attente de la part de son employeur. Adepte du retour au fonctionnement d’avant-crise, il souhaite retourner au bureau pour rencontrer ses collègues et souligne l’importance des espaces de socialisation sur son lieu de travail.
Le fan du bureau (37% des Français interrogés)
En recherche de flexibilité, ce salarié souhaite travailler au bureau 3 à 4 jours par semaine. Dans l’idéal, il aimerait adopter la semaine de quatre jours. Engagé et épanoui dans son entreprise, il veut vivre une expérience exceptionnelle au bureau : être choyé, surpris, émerveillé… Cela passe par la mise en place de services tels que des services de restauration premium, des espaces dédiés au bien-être (spa, salle de méditation, de sieste…), au sport ou à la santé (consultation de kinésithérapeute, de nutritionniste…). Mais également par l’implantation d’espaces verts : terrasse arborée, potagers…
L’addict du bien-être (22% des Français interrogés)
Sa priorité absolue : sa santé et son bien-être au travail. Il n’envisage pas de revenir au bureau plus de deux jours par semaine. Et, lorsqu’il le fait, c’est notamment pour avoir à sa disposition une multitude de services pratiques pour l’aider dans son quotidien : conciergerie, pressing… Ce salarié doit faire l’objet d’une attention particulière de la part de sa hiérarchie car il est dans une situation d’attentisme, souvent désenchanté et inquiet pour l’avenir.
Le travailleur libéré (6% des Français interrogés)
Déjà travailleur nomade avant la crise sanitaire, le travailleur libéré confirme son engouement pour le 100% remote. Il y voit une opportunité de se mettre au vert. A la fois guidé par la peur du virus et l’aspiration à un meilleur équilibre de vie, il se sent moins bien soutenu par son entreprise que la moyenne des salariés et fait partie des moins épanouis au travail.