Mutuelles d’entreprise : vers une hausse inédite des cotisations en 2024
Les tarifs des complémentaires santé proposées par les entreprises augmenteront en moyenne de 9,9% l’année prochaine.
9,9% : c’est la hausse moyenne des cotisations des contrats collectifs obligatoires annoncée par la Mutualité Française pour 2024. Il s’agit des contrats souscrits par les entreprises pour leurs salariés. Les tarifs des contrats individuels (pour les retraités, les indépendants…) afficheront, quant à eux, une augmentation d’environ 7,3%.
La répercussion des hausses de dépenses de santé en 2023
Ces chiffres s’expliquent par l’augmentation des dépenses de santé en 2023 : « Sur les huit premiers mois de l’année, les prestations versées par les mutuelles ont augmenté de 6% par rapport à la même période l’année précédente, soit nettement plus que l’augmentation qui était estimée [de 3 à 4%, ndlr]», notent les auteurs de l’enquête, publiée le 19 décembre, qui porte sur 38 mutuelles françaises.
À cela s’ajoutent de nouvelles dépenses liées à la revalorisation des rémunérations des professionnels de santé ou encore à la prise en charge à hauteur de 40% des soins dentaires par les mutuelles, du fait d’une diminution de la part de remboursement par la Sécu (de 70 à 60%).
« Si nous augmentons les tarifs des mutuelles, c’est que nous n’avons pas le choix pour continuer à couvrir les dépenses de santé de nos adhérents en garantissant un reste à charge le plus faible d’Europe, explique Éric Chenut, le président de la Mutualité française. Par ailleurs, les mutuelles ne peuvent générer des déficits continus et elles ne le souhaitent pas ! Nous refusons catégoriquement que le risque santé assuré par les mutuelles se finance sur les générations futures.
Des mutuelles d’entreprises obligatoires depuis 2016
Par la voix du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, le gouvernement a fait part de ses inquiétudes sur cette hausse des tarifs des mutuelles, sur laquelle il n’a aucune prise, et a incité les particuliers comme les entreprises à faire jouer la concurrence pour encadrer ces augmentations.
Pour rappel, depuis 2016, tous les employeurs du secteur privé (hors particuliers employeurs) sont obligés de fournir une mutuelle de santé collective à leurs salariés et de prendre en charge le prix des cotisations au moins à hauteur de 50%.
Les cas pour lesquels un salarié peut effectuer une demande écrite de dispense d’adhésion sont les suivants :
- S’il dispose d’ores et déjà d’une couverture complémentaire (de type individuelle ou couverture maladie universelle complémentaire)
- S’il dispose déjà d’une couverture collective (en tant qu’ayant droit par exemple)
- S’il est en CDD de moins de trois mois
- S’il est à temps très partiel ou apprenti et que la cotisation représente 10% ou plus de son salaire.