Le « job sharing » : un fauteuil pour deux salariés

« Le job sharing permet à plusieurs salariés de partager un même emploi. Cette pratique connaît un regain d’intérêt face à l’évolution des attentes des collaborateurs. Ce faisant, des défis restent à relever… »

Une définition et plusieurs variantes

« Le job sharing, né aux États-Unis dans les années 70, s’est progressivement développé en Europe dans les années 90. Le job sharing fait référence à deux ou plusieurs personnes partageant un même poste avec des tâches interdépendantes et une responsabilité commune. Le terme top sharing en est la déclinaison pour des postes de management à responsabilité, incluant la gestion de collaborateurs. Enfin, le  job splitting est, lui, matérialisé par un poste de travail fractionnable en mi-temps indépendants, tout en conservant une complémentarité entre les collaborateurs… »

Des publics cibles

« Le partage d’emploi est un modèle applicable à différentes périodes de la vie active. Il peut s’adresser ainsi aux :

• jeunes professionnels prêts à mieux intégrer l’entreprise à travers un échange intergénérationnel ;
• femmes et hommes qui sont parents ou aidants pour des proches, et qui souhaitent combiner un poste avec d’autres activités en dehors de leur profession ;
• seniors qui, peu avant la retraite ou une fois retraités, aspirent à rester actifs et à transmettre leur savoir tout en travaillant moins. »

Avantages pour les entreprises et les salariés

Pour les entreprises :

• « Attraction et rétention des talents : le job sharing est un levier de promotion et de différenciation de la marque employeur ;
• Diversité des compétences : le recrutement de deux profils pour un même poste permet de multiplier les compétences et les perspectives ;
• Transmission des savoirs : la mise en place de binômes intergénérationnels facilite le transfert de connaissances au sein de l’entreprise. »

Pour les salariés :

• « Équilibre vie professionnelle-vie personnelle : le job sharing permet de dégager plus de temps pour d’autres activités ou responsabilités ;
• Développement professionnel : cette pratique offre la possibilité d’occuper des postes à responsabilités tout en travaillant à temps partiel ;
• Réponse aux aspirations des nouvelles générations : le job sharing correspond aux attentes des slasheurs et de la GenZ qui souhaitent cumuler plusieurs activités professionnelles et avoir le choix. »

Les défis RH à relever

• « Cadre juridique : malgré ses avantages, le job sharing fait face à des questions juridiques en France. Le cadre légal privilégiant le CDI rend sa mise en œuvre plus complexe…
• Coordination accrue : une communication et une coordination constantes entre les job sharers sont cruciales pour éviter les erreurs et les conflits. Cela demande du temps et une organisation rigoureuse ;
• Adhésion de l’équipe : l‘acceptation et la compréhension du job sharing par l’équipe et la hiérarchie sont essentielles pour son bon fonctionnement ;
• Complexité administrative : la gestion de plusieurs contrats et le suivi du temps de travail sont plus complexes qu’avec un seul poste à temps plein ;
• Dépendance et continuité : le départ d’un des job sharers peut perturber l’organisation et nécessiter une adaptation rapide ;
• Charge et disponibilité : la charge de travail peut être importante et une plus grande disponibilité peut être requise, notamment pour les décisions communes. »

Une alternative à suivre

« Le job sharing représente une opportunité pour les entreprises de répondre aux nouvelles attentes des salariés tout en bénéficiant d’une diversité de compétences. Bien que son adoption soit encore timide en France, cette pratique pourrait se développer davantage à l’avenir, portée par les évolutions sociétales et les aspirations des nouvelles générations. Les professionnels RH ont un rôle crucial à jouer dans la promotion et la mise en œuvre de ce modèle innovant d’organisation du travail. »