Comment Konecta s’engage contre les violences faites aux femmes

Les RH prennent la parole 5/10. Karine Branger, DRH de Konecta French Speaking Market, détaille le plan de lutte contre les violences faites aux femmes que le spécialiste en expérience client externalisée souhaite déployer en 2025.

Karine Branger DRH Konecta.
La lutte contre les violences sexistes et sexuelles est un chantier prioritaire 2025 pour Karine Branger, DRH de Konecta French Speaking Market. © Konecta

Je suis déjà engagée personnellement sur ce sujet en tant qu’administratrice de l’association Women Safe & Children, qui a créé une académie afin de sensibiliser les entreprises sur les violences faites aux femmes et aux enfants.

« Les violences, on ne les laisse pas à la porte de l’entreprise »

Il y a six mois, quand je suis arrivée chez Konecta, j’ai exprimé ma volonté de porter ce sujet en tant que DRH. C’est de notre responsabilité en tant qu’employeur de garantir le bien-être au travail et c’est également un point sur lequel notre direction générale est très attentive. Lorsqu’on subit des violences, on ne les laisse pas à la porte de l’entreprise, elles nous suivent au travail et ont un impact direct sur notre activité. Au même titre, les violences subies au travail ont des répercussions dans la sphère privée. Aujourd’hui, de nombreux couples se forment au travail et on peut parfois être témoin de scènes de violence conjugale dans nos locaux.

Au-delà de mes convictions personnelles et des valeurs de l’entreprise, nous nous trouvons dans un secteur d’activité -les centres de relation client – très féminisé. Sur mon périmètre francophone de 14 000 collaborateurs, 70% sont des collaboratrices. Si l’on se rapporte aux statistiques nationales, cela signifie potentiellement que 910 femmes qui subissent des violences. On ne peut pas rester les bras croisés quand on sait cela !

« Travailler sur les violences faites aux femmes, c’est améliorer le climat social de l’entreprise »

Travailler sur les violences faites aux femmes va bien au-delà du soutien aux victimes, c’est aussi un levier d’amélioration du climat social de l’entreprise. Nous renforçons le bien-être au travail, réduisons l’absentéisme (et les coûts qui y sont associés) et augmentons la performance de l’entreprise.

Nous avons mis en place des dispositifs de prévention et de sanction du harcèlement, conformément aux obligations légales de l’employeur. Cependant, en tant qu’acteur citoyen, l’entreprise peut aller bien au-delà en sensibilisant largement sur la notion même de violence et ses différentes formes : propos ou comportements sexistes, harcèlement sexuel, violences conjugales, cyberharcèlement, etc. Qu’est-ce qui est acceptable ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ? Et surtout, quelles ressources sont disponibles pour celles et ceux confrontés à de telles situations ?

Chez Konecta, notre objectif est de briser ce tabou sur la question des violences. Pour cela, nous nous appuierons sur la documentation fournie par des associations comme ONU Femmes, des ressources gouvernementales et des outils tels que le violentomètre, qui permet d’identifier le début des violences de genre et d’en visualiser la progression.

Sensibiliser, former et outiller

Nous afficherons également les numéros d’urgence spécifiques à chaque pays, permettant de signaler des actes de violence. Ces informations seront placées dans des lieux stratégiques, où elles pourront être consultées discrètement, comme à l’intérieur des toilettes.

Par ailleurs, nous formerons nos équipes RH et nos référents harcèlement afin qu’ils soient mieux préparés à accueillir la parole des victimes et à les orienter vers les ressources appropriées. L’objectif n’est pas de se substituer aux psychologues ou aux associations spécialisées, mais d’être à l’écoute et de soutenir nos collaboratrices.

Enfin, nous formerons et outillerons nos managers, notamment en leur expliquant comment utiliser le coefficient de Bradford, un indicateur qui permet de mesurer l’absentéisme en tenant compte du nombre de jours et de la fréquence des absences d’un salarié sur une année. Par exemple, on sait que les femmes hospitalisées le week-end à la suite de violences conjugales sont souvent plus absentes le lundi. Sensibiliser les managers à ces signaux peut les aider à repérer une situation de détresse et à engager une conversation, si la personne concernée souhaite en parler.

Le taux et le profil des absentéistes feront partie des indicateurs suivis de près pour mesurer l’impact de notre plan d’actions. J’espère que nous contribuerons également à libérer la parole des femmes. À mes yeux, le fait qu’aucun témoignage ne remonte à ce sujet est en soi anormal. Nous saurons que nous avons réussi notre mission lorsque des femmes se sentiront suffisamment en confiance pour partager les violences qu’elles ont subies, que ce soit dans le cadre professionnel ou personnel.

Bien s’équiper pour bien recruter