Inclusion des personnes LGBT+ au travail : « Le climat n’a jamais été aussi progressiste qu’aujourd’hui »
D’après le baromètre l’Autre Cercle/Ifop, les personnes LGBT+ sont de plus en plus visibles et de moins en moins discriminées au travail.
60% des salariés LGBT+ sont aujourd’hui visibles au travail. Soit un bond de dix points en six ans, rapporte le baromètre l’Autre Cercle/Ifop, paru le 25 avril. Ces résultats sont le fruit de la plus large enquête auprès d’employés LGBT+ jamais réalisée en France*, qui témoigne d’une évolution générale des mentalités sur les enjeux d’inclusivité.
Un monde du travail plus progressiste
Sur la question de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre, le climat en entreprise « n’a jamais été aussi progressiste qu’aujourd’hui », soulignent les auteurs du baromètre. Au total, 77% des personnes interrogées définissent leur organisation comme bienveillante et inclusive à l’égard des employés LGBT+.
Plus concrètement, 87% du panel estime que leurs collègues ayant eu un enfant par GPA doivent bénéficier des mêmes droits parentaux que n’importe quel parent, 74% sont favorables à ce que leurs collègues transgenres ou non-binaires utilisent les toilettes du genre auquel ils ou elles s’identifient et 76% souhaitent que tous les noms de métiers, titres, grades et fonctions soient féminisés. 66% se déclarent même en faveur de l’utilisation de l’écriture inclusive avec le point médian dans leurs échanges professionnels.
Les agressions physiques en recul, mais pas les insultes
L’installation de ce climat safe va de pair avec une réduction des discriminations LGBTphobes concernant la rémunération et le traitement dans le recrutement, deux phénomènes en baisse de deux points depuis 2021. Les agressions physiques et/ou sexuelles sont, quant à elles, en repli de 4 points par rapport en 2021, même s’il reste intolérable qu’elles concernent encore 10% des personnes interrogées.
En revanche, les insultes homophobes ne diminuent pas. Plus d’un salarié LGBT+ sur deux dit avoir déjà été insulté dans le cadre professionnel et, dans 40% des cas, les victimes de moqueries, de propos vexants ou d’injures n’en ont parlé à personne.
Les transgenres et les non-binaires, principales cibles des discriminations
Les principales cibles de cette LBGTphobie sont les salariés transgenres ou non-binaires, qui sont près de 35% (contre 21% de l’ensemble des employés LGBT+) à avoir constaté des traitements inégaux dans le déroulement de leur carrière, du fait de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Ces derniers sont, par ailleurs, les plus nombreux à avoir subi au moins une agression sur leur lieu de travail (37% contre 28% de l’ensemble du panel).
Autant de comportements qui poussent ces employés à adopter des stratégies d’évitement : 46% des travailleurs transgenres ou non-binaires renoncent à indiquer le nom de la personne qui partage leur vie sur leur mutuelle et 44% évitent de se rendre à des événements organisés par l’entreprise où les conjoints sont conviés.
*Etude L’Autre Cercle/Ifop réalisée par questionnaire auto-administré en ligne, menée avec le soutien de la DILCRAH et de BNP Paribas, du 24 janvier au 20 février 2024, auprès de 8 997 salariés et agents résidant en France métropolitaine, dont 1 027 LGBT+ et du 22 janvier au 14 février, auprès de 43 252 salariés ou agents travaillant dans 83 organisations signataires de la charte d’engagement LGBT l’Autre Cercle, dont 6 915 LGBT+.