Inclusion : où en sont les entreprises françaises en 2025 ?

Retour sur les résultats du 5e baromètre « Les Français et l’inclusion », publié par le Groupe APICIL avec OpinionWay.

Inclusion où en sont les entreprises françaises en 2025 5e baromètre « Les Français et l’inclusion » Groupe APICIL OpinionWay
Selon le baromètre, « pour 58% des Français, la société française est inclusive. Un chiffre en baisse de 5 points par rapport à 2024 (63%). » © Nejron Photo / stock.adobe.com

Alors que les enjeux de diversité et d’égalité s’imposent durablement dans le débat public, les résultats du 5e baromètre « Les Français et l’inclusion », publié par le Groupe APICIL avec OpinionWay, offrent un état des lieux sans concession de la perception des Français, et des salariés, sur les efforts menés par les entreprises.

Si une majorité des Français se dit attachée à l’inclusion, beaucoup considèrent que les entreprises doivent en faire plus, notamment face aux discriminations liées à l’apparence physique, encore trop répandues.

Des attentes fortes, une action jugée insuffisante

L’enjeu n’est pas accessoire : 51 % des actifs considèrent qu’une politique d’inclusion est un critère important dans le choix d’un employeur, un chiffre qui grimpe à 64% chez les moins de 35 ans. Cette attente croissante se heurte toutefois à une réalité plus nuancée : si 63% des salariés affirment évoluer dans une entreprise engagée, et 75% jugent leur environnement professionnel favorable à l’inclusion, un Français sur deux considère que les actions menées par les entreprises restent insuffisantes.

Ce décalage trouve un écho concret dans le quotidien des salariés : un tiers (32%) a déjà été témoin de discriminations sur son lieu de travail et un quart (25%) en a personnellement fait l’expérience.

L’apparence physique : un angle mort persistant

Les résultats du baromètre 2025 mettent en lumière un sujet encore tabou dans le monde professionnel : l’impact de l’apparence physique. Si 64% des entreprises ne disposent pas de code vestimentaire formel, 70% des salariés estiment que leur entreprise agit peu contre les discriminations liées à l’apparence. Pire encore, seuls 43% déclarent avoir été sensibilisés à ce sujet.

Les chiffres sont éloquents : 97% des Français considèrent que l’apparence joue un rôle à un moment ou à un autre du parcours professionnel. Parmi les étapes les plus impactées :

  • Le recrutement (77%)
  • L’onboarding (71%)
  • L’accès à de nouvelles missions (71%)
  • Les promotions (68%)
  • Les augmentations (57%)

L’apparence est souvent jugée « non professionnelle » dès lors qu’elle sort des normes implicites : attitude corporelle (52%), cheveux colorés (51%), piercings (50%) ou tatouages visibles (42%).

Une pression sociale forte : les jeunes plus impactés

57% des Français seraient prêts à réaliser au moins un changement physique pour des raisons professionnelles, qu’il s’agisse de style vestimentaire (37%), de coupe de cheveux (27%) ou même, chez 29% des 18-24 ans, de médecine esthétique.

Face à cette pression implicite ou explicite, un tiers des salariés (31%) a déjà modifié son apparence ou sa tenue à la suite d’une commentaire au sein de son entreprise. Les jeunes sont, là encore, particulièrement concernés : 44% des moins de 35 ans déclarent avoir cédé à ce type d’ajustement.

Un appel à l’action concret pour les RH

Ces résultats rappellent que les politiques d’inclusion ne peuvent se limiter à des engagements génériques. La lutte contre les discriminations liées à l’apparence physique doit s’inscrire pleinement dans la stratégie RH des entreprises : sensibilisation, formations, accompagnement individuel, anonymisation des processus, ou encore encadrement bienveillant du vivre-ensemble sont des leviers concrets. Les jeunes générations, plus conscientes des enjeux, attendent de leur employeur une posture exemplaire.

Comme le souligne Sofiene Chaabani, responsable Inclusion, Emplois & Carrières au sein du Groupe APICIL : « L’inclusion ne doit pas être un simple affichage, mais une dynamique concrète et continue. »

 

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