Offre d’emploi : pourquoi les Français sont ceux qui postulent le plus

Une étude dresse le bilan du nombre d’offres d’emploi et de candidatures au premier trimestre 2024 dans l’Union européenne et au Royaume-Uni.

37% des candidats français consultant une offre d'emploi y postulent.
37% des candidats français consultant une offre d'emploi y postulent. © ink drop/stock adobe.com

De janvier 2023 à juin 2024, le volume d’offres d’emploi au sein de l’Union européenne et au Royaume-Uni a baissé de 11%, selon la dernière étude iCIMS Insights parue en juillet*. Dans le même temps, les candidatures ont augmenté de 19%. Une équation qui se résout aisément : le nombre de candidatures par offre d’emploi a bondi de 33% entre juin 2023 et juin 2024, passant d’une moyenne de 31 à 41.

Un délai moyen de recrutement stable

Malgré cette hausse, le délai pour pourvoir un poste reste relativement stable : il est passé de 49 à 47 jours en un an. Une constante qui pourrait s’expliquer, en partie, par les gains d’efficacité permis par l’intelligence artificielle dans le cadre du processus de recrutement. Selon iCIMS, 60% des DRH français et 70% de leurs homologues britanniques utilisent ou prévoient d’utiliser cette technologie à des fins de recrutement.

Depuis le début de l’année, « dans un contexte où le nombre de candidatures est élevé et où le nombre d’offres d’emploi demeure stable, les entreprises commencent à recruter davantage », notent les auteurs de l’étude. Les taux de recrutement dans les entreprises européennes sont ainsi en progression de 4% par rapport à janvier 2023.

Phénomène notable, c’est dans l’Hexagone que le taux de candidature est le plus élevé. Par taux de candidature, il faut entendre la part de personnes consultant les offres d’emploi qui se décident ensuite à envoyer une candidature complète à l’entreprise. En France, ce taux atteint 37%, contre 25% en Espagne, 20% en Italie, 18% au Royaume-Uni ou encore 10% en Allemagne.

Un taux de chômage français supérieur à la moyenne européenne

Comment expliquer cet engagement record des candidats français ? Selon les experts iCIMS, la cause pourrait être double : « La France et l’Espagne ont toutes deux des taux de chômage nettement supérieurs à la moyenne de l’UE, tandis que ceux de l’Allemagne et du Royaume-Uni sont nettement inférieurs à cette moyenne et que celui de l’Italie lui est presque égal. Les taux de chômage élevés en France et en Espagne (les deux pays du groupe ayant le taux de conversion le plus élevé) peuvent expliquer le surplus de demandeurs d’emploi qui soumettent leur candidature dans ces régions. À l’inverse, les taux plus faibles en Allemagne et au Royaume-Uni peuvent expliquer la baisse des taux de conversion dans ces régions. »

Des jeunes candidats actifs

Autre facteur d’explication : la surreprésentation des jeunes générations dans les viviers de candidats. En France, 67% des candidats ont entre 18 et 25 ans et 85% d’entre eux ont moins de 35 ans. Une tendance un peu moins marquée chez nos voisins européens. « En France, malgré un taux de chômage global relativement bas à 7,5%, la légère hausse du chômage chez les 15-24 ans a conduit à une forte réactivité des jeunes adultes face aux offres d’emploi, précise Amandine Reitz, DRH Europe d’iCIMS. Le taux de conversion élevé de 37% en juin montre une attractivité particulière des annonces pour les 18-24 ans. Cette dynamique est largement influencée par la fin de l’année scolaire et universitaire, un moment où beaucoup de jeunes entrent activement sur le marché du travail. Pour les entreprises, cibler cette tranche d’âge avec des offres adaptées à leurs attentes est une opportunité stratégique pour renforcer leur vivier de talents. »

Les données du rapport iCIMS sur la promotion 2024 en France (enquête réalisée en mai auprès de 1 000 étudiants diplômés en 2024, qui sera publiée en septembre) montrent que les étudiants français sont les plus susceptibles de commencer à postuler pour leur premier emploi à temps plein dès l’obtention de leur diplôme. « Les étudiants français qui obtiennent leur diplôme au printemps font grimper les taux de candidature en juin. Dans d’autres pays européens, comme le Royaume-Uni, les cérémonies de remise des diplômes se déroulent généralement pendant les mois d’été, en juillet par exemple. L’effet « job d’été » après l’obtention du diplôme est donc bien présent en France », en déduisent les experts.

*Étude basée sur plus de 3 millions d’utilisateurs de la plateforme iCIMS dans le monde et sur plus de 570 millions de profils candidats.

Bien s’équiper pour bien recruter