Femmes managers : est-ce devenu un non-sujet en entreprise ?
Une enquête révèle que si les femmes occupent de plus en plus des fonctions d’encadrement au sein des entreprises, elles subissent encore des attitudes sexistes.
« Elle est de mauvaise humeur, elle doit avoir ses règles ! », « Elle est complètement hystérique ! » : si ces remarques sexistes paraissent d’un autre siècle, elles ont bel et bien été entendues en entreprise au cours des dernières années. C’est ce que nous dévoile une étude Flashs/Ifop pour Hostinger, publiée le 23 mai, sur la perception qu’ont les Français des femmes managers.
Des femmes aussi ambitieuses que les hommes
Commençons par une note positive : le fait d’être encadré par une femme ou par un homme n’a aujourd’hui pas d’importance, pour 7 personnes interrogées sur 10. Un chiffre en nette progression par rapport à 1987, où c’était le cas pour seulement 44% des sondés. Un mouvement qui suit la progression de la part des femmes à des postes de management : aujourd’hui, une femme sur trois occupent une fonction d’encadrement ou de direction, contre une femme sur dix au début des années 1980. Et les femmes ne sont pas moins ambitieuses que les hommes ! Parmi les non-managers, elles sont aussi nombreuses que les hommes (36%) à souhaiter encadrer une équipe.
Des stéréotypes encore très ancrés
En revanche, les stéréotypes de genre visant les femmes managers ont encore la vie dure. Ils prennent fréquemment la forme de remarques sexistes : 53% des personnes interrogées ont déjà été témoins de phrases sexistes visant des femmes occupant des postes à responsabilité : remarques désobligeantes sur la tenue ou le physique, critiques d’une attitude autoritaire, plaisanteries sur les compétences à diriger un service, insinuations qu’une femme a obtenu ce poste en échange de faveurs sexuelles ou uniquement parce qu’elle était une femme…
…alimentant des discriminations au travail
Ce sexisme se matérialise également par des inégalités de traitement entre les hommes et les femmes :
– 22% des femmes disent avoir été discriminées lorsqu’elles réclamaient une augmentation de salaire
-21% d’entre elles disent avoir été freinées, à raison de leur genre, dans l’évolution de leurs missions
-20% ont été discriminées dans le cadre de leur travail au quotidien
-17% se sont vu refuser un aménagement de l’organisation de leur travail, de type télétravail.
L’étude montre aussi que 74% du panel considère qu’il est plus difficile pour une femme de faire carrière que pour un homme. Enfin, 67% des personnes interrogées estiment qu’il existe un management masculin et un management féminin, présentant chacun des spécificités.
*L’étude réalisée par l’IFOP à la demande de l’agence spécialisée en data FLASHS et de l’entreprise d’hébergement web Hostinger auprès de quelque 2 500 Françaises et Français âgés de 18 ans et plus, dont 1 254 en activité professionnelle. Les interviews ont été réalisées par questionnaire autoadministré en ligne du 7 au 13 mai 2024.