Ce qu’attendent les primo-managers de leur DRH
Formation, mentorat, groupes d’échanges de pratiques… Ceux qui deviennent managers pour la première fois veulent être accompagnés dans leur nouveau rôle, selon une étude Cegos.

C’est le défi de bon nombre d’entreprises : recruter des managers, y compris à travers la promotion interne. Une tâche qui n’est pas toujours facile si l’on en croit le baromètre* que vient de publier Cegos sur les primo-managers. 40 % des RH interrogés en France déclarent rencontrer des difficultés pour recruter des primo-managers. En cause, des collaborateurs en interne qui ne disposent pas toujours des qualités comportementales nécessaires pour accéder à ces fonctions et, dans 56 % des cas, des collaborateurs identifiés qui ne souhaitent pas exercer de fonction managériale, une caractéristique qui touche plus particulièrement les jeunes générations.
Ceux qui acceptent une telle promotion le font avant tout pour bénéficier d’une meilleure rémunération (citée par 38 % des primo-managers en France). Viennent ensuite la volonté de résoudre les problèmes et d’apporter des solutions opérationnelles au quotidien (33 %) puis, à égalité à 30 %, progresser dans la hiérarchie de son organisation, créer et animer un collectif de travail et enfin écouter les collaborateurs, être un manager coach.
Mais sont-ils satisfaits de la manière dont ils sont accompagnés, notamment par la DRH, dans leurs nouvelles fonctions ? Quelles sont les bonnes pratiques pour que leur première expérience dans le management soit couronnée de succès ? Voici les points clés à suivre de près quand on est RH ou DRH.
Former ses primo-managers
Le management, ça s’apprend. C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises prévoient une formation pour les primo-managers autour de leur prise de poste. 51 % des primo-managers français interrogés dans l’étude Cegos disent avoir suivi une ou des formations (management, leadership, assertivité…) après avoir accédé à ces fonctions, 48 % avant leur prise de poste. C’est d’ailleurs une spécificité française : les formations au management ont davantage lieu une fois que le salarié est installé dans son nouveau rôle, contrairement aux autres pays de l’étude. « Cette pratique traduit sans doute la volonté d’ajuster les compétences en situation réelle, une fois le collaborateur confronté à ses premiers défis managériaux », indique Cegos.
Proposer un tutorat ou mentorat interne
Pour accompagner les primo-managers dans leur prise de poste, un système de tutorat ou de mentorat peut aussi être bien utile. C’est quelque chose qui peut être impulsé par la direction des ressources humaines afin que ce type d’accompagnement soit systématisé. 39 % des primo-managers français déclarent avoir bénéficié de conseils ou de l’accompagnement d’un tuteur, d’un mentor ou d’un pair au sein de leur organisation. La France a des progrès à faire sur le sujet : sur l’ensemble des 10 pays de l’étude, ce chiffre s’élève en moyenne à 46 %. Certaines entreprises mettent aussi en place des groupes d’échanges de pratiques pour les primo-managers : 55 % des RH en France le font (37 % au niveau global). En revanche, le coaching individuel est moins pratiqué : 34 % le proposent en France (36 % au global).
Organiser des espaces de discussion dédiés à la charge de travail
C’est l’un des points noirs sur le tableau des primo-managers. Si une très grande majorité des nouveaux managers français estiment avoir été bien accompagnés dans leur prise de poste et qu’ils sont bien équipés pour réussir leurs missions, ils se sentent sous pression. 77 % disent constater une augmentation régulière de leur charge de travail, un niveau supérieur à la moyenne mondiale (67 %). D’où l’importance de mettre en place des espaces de discussion dédiés à la charge de travail. C’est d’ailleurs le cas pour 77 % des primo-managers en France (contre 63 % au niveau mondial).
Encourager leur participation à des événements professionnels
Au-delà de la charge de travail au quotidien et de la gestion des urgences, les primo-managers doivent, eux aussi, monter en compétences et pas seulement en lien avec leur rôle de manager. En cela, la participation à des événements professionnels, comme des congrès ou des salons, peut être un levier supplémentaire pour enrichir leurs pratiques et leur réseau. En France, 36 % des RH interrogés disent l’encourager, contre 47 % dans les 10 pays de l’étude.
*étude menée en ligne en mars 2025 dans 10 pays d’Europe (France, Allemagne, Italie, Portugal, Espagne, Royaume-Uni), d’Asie (Singapour) et d’Amérique Latine (Brésil, Mexique, Chili), auprès de 4271 primo-managers et 441 directeurs ou responsables RH/formation.