Aux États-Unis, ChatGPT commence à remplacer certains salariés

Certains employeurs américains ont délégué des tâches assumées par leurs collaborateurs à l’outil d’IA générative.

25% des employeurs américains interrogés disent avoir remplacé certains collaborateurs par ChatGPT.
25% des employeurs américains interrogés disent avoir remplacé certains collaborateurs par ChatGPT. © Timon/stock adobe.com

Le recours à des technologies d’intelligence artificielle générative, à l’image de ChatGPT, conduit des entreprises à se passer des services de certains collaborateurs.

Génération de code et rédaction de synthèses

C’est le constat que dresse une enquête ResumeBuilder, menée, courant février, auprès de 1 000 chefs d’entreprise américains ayant recours à l’IA ou prévoyant de l’utiliser dans un cadre professionnel.

25% de ce panel reconnaît avoir d’ores et déjà remplacé certains employés par l’outil d’IA d’OpenAI. Ces employeurs l’utilisent principalement pour générer du code (66%), rédiger et créer des contenus (58%), assurer le support client (57%) et effectuer des comptes-rendus de réunion ou des synthèses de documents (52%).

Une tendance déjà prophétisée par David Autor, professeur d’économie du travail au MIT, cité par CBS MoneyWatch : « Les emplois les plus susceptibles d’être impactés concernent les tâches comme la rédaction de textes publicitaires de base ou la première version d’un document juridique. Il s’agit de compétences spécialisées, et il ne fait aucun doute que les logiciels les rendront moins chères et dévaloriseront donc le travail humain. »

Un assistant pour le recrutement

Si on se concentre sur les tâches assumées par les recruteurs, ChatGPT est également largement utilisé par les entreprises : 77% d’entre elles s’appuient sur l’agent conversationnel pour rédiger les descriptifs de poste de leurs offres d’emploi, 66% pour formuler des demandes d’entretien auprès des candidats et 65% pour répondre à des candidatures.

Si les employeurs font le choix de se tourner vers ChatGPT pour remplir ces missions, c’est à la fois parce qu’ils sont convaincus par la qualité de la copie produite par l’IA (55% des dirigeants jugent son travail « excellent » et 34% « très bon ») et parce que cette technologie leur permet de réduire leurs dépenses. 48% des sondés disent avoir économisé plus de 50 000 dollars grâce à cette technologie.

Un outil imparfait

« Tout comme la technologie a évolué et remplacé les travailleurs au cours des dernières décennies, ChatGPT pourrait avoir un impact sur notre façon de travailler. Comme pour toutes les nouvelles technologies, l’utilisation de ChatGPT par les entreprises sera en constante évolution, et nous n’en sommes qu’au début », souligne Stacie Haller, Chief Career Advisor chez ResumeBuilder.

Selon le sondage, 63% des employeurs américains présagent une accélération des licenciements du fait du développement des technologies d’IA au cours des cinq prochaines années. Est-ce à dire qu’il faut s’attendre à la disparition de certains métiers ? Stacie Haller préfère parler d’évolution : « L’utilisation de ChatGPT est certainement une chose sur laquelle les employés et les candidats voudront rester à jour. » L’experte n’exclut pas que les recruteurs ajoutent la maîtrise de l’outil d’IA à la liste de compétences requises de leurs offres d’emploi et que les candidats mentionnent également cette compétence sur leur CV.

Malgré cette tendance, le PDG d’OpenAI, lui-même, conseille de rester prudent. Dans une série de  tweets, Sam Altman a rappelé que la technologie n’était pas infaillible et que son entreprise travaillait en continu sur l’amélioration de certains biais.

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