Embauches : 2022 s’annonce comme l’année de tous les records !

Si le marché de l’emploi avait repris des couleurs en 2021, à la faveur d’un effet de rattrapage post-confinement, 2022 s’annonce encore plus dynamique. La dernière enquête « Besoin en main-d’oeuvre » de Pôle emploi, publiée le 5 avril, fait état de 3,046 millions projets de recrutements cette année, soit une augmentation de 12% par rapport à 2021. Ce qui fait dire à Stéphane Ducatez, le directeur des études de Pôle emploi, que 2022 sera « l’année de tous les records ».

Cette massification des embauches s’explique notamment par le fait que plus d’entreprises prévoient de recruter cette année : 32,8% du panel contre 26,5% l’an dernier. Pôle emploi rappelle que cette enquête auprès de 420 000 établissements a été réalisée entre octobre et décembre 2021, c’est-à-dire avant la déclaration du conflit en Ukraine, qui pourrait avoir un impact sur les embauches anticipées. Mais, à ce stade, le directeur des études précise que « fin mars, les offres déposées à Pôle emploi, notre baromètre du marché du travail, restent très dynamiques, à un niveau extrêmement élevé ».

Qui recrute le plus ?

Ce sont les secteurs de l’industrie (+23,8% d’embauches anticipées), de l’hébergement-restauration (+23,4%) et de la construction (+21,8%) qui recherchent le plus de nouveaux collaborateurs. En particulier des saisonniers dans l’agriculture et l’hôtellerie-restauration, des professionnels de santé, des agents d’entretien et des métiers de la logistique (conducteur routier, manutentionnaire…). Ces besoins se concentrent principalement dans les entreprises de moins de 50 salariés, qui sont à l’initiative de 7 projets d’embauche sur 10.

Quels types de contrat de travail ?

Autre record : la montée en flèche du nombre de contrats longs. En 2022, 54,3% des recrutements annoncés sont des CDI, soit une augmentation de 11,5 points au regard de 2021. Au total, 70,8% de ces embauches concernent des CDI ou des CDD de plus de six mois.

Des difficultés de recrutement accrues

Conséquence de cette dynamique, les employeurs présagent des difficultés de recrutement, elles aussi, inédites. 57,9% des projets d’embauche en 2022 sont jugés « difficiles » (13 points de plus qu’en 2021). Les sources de cette inquiétude : des pénuries de main-d’œuvre et des candidatures inadéquates, les métiers les plus en tension étant les couvreurs, les plombiers, les menuisiers, les peintres, les chaudronniers, les soudeurs, les métiers de la réparation automobile et de la santé.

Dans 9 cas sur 10, les employeurs estiment que ces recrutements auront bien lieu mais prendront plus de temps qu’escompté et qu’ils devront certainement revoir certains critères (profil du candidat, salaires, etc.) pour combler leurs attentes.