L’interruption de carrière pénalise l’emploi des mères
Près de 60% des femmes mettent entre parenthèses leur carrière professionnelle pour élever leurs enfants, révèle une étude du Crédoc pour la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf). Un calcul peu payant en termes de parcours professionnel. Sur les 3000 mères ayant eu au moins deux enfants interrogées par le centre de recherche, et dont le dernier était âgé de douze ans, leur carrière professionnelle a en effet souffert de cette pause. Ainsi, « les femmes ayant interrompu leur carrière pour la naissance de leur benjamin sont plus souvent inactives douze ans après que les autres femmes », poursuit l’étude. Elles pâtissent le plus souvent de CDD ou encore de contrat à temps partiel.
Le congé parental protège les mères
Ces effets sont cependant atténuées si l’interruption a été de courte durée et si la mère a bénéficié d’un congé parental. Ce dernier a un rôle « protecteur » sur l’emploi, note le Crédoc. Outre la naissance des enfants, le diplôme joue évidemment sur les carrières des femmes. « Ainsi les mères bachelières ou diplômées de l’enseignement supérieur ont davantage de chances de connaître une trajectoire ascendante que les autres ». Les conditions d’emploi antérieures à la naissance du dernier enfant entrent également en ligne de compte : un emploi en CDD accroît « la probabilité d’être précaire ». Travailler dans une entreprise de plus de 100 salariés fait également baisser les risques de précarité.
Quelles pistes pour améliorer l’égalité face à une naissance ?
En temps de crise, la maternité pénalise encore un peu plus les femmes. Début 2011, une étude de la société Regus expliquait que « 44% des entreprises mondiales envisageaient d’engager des mères, contre 36% aujourd’hui ». Pour lutter contre la précarité professionnelle liée à la maternité, plusieurs rapports ont déjà été rendus. Récemment, l’Observatoire de la parentalité en entreprise (OPE) jugeait ainsi qu’il serait bon d’allonger le congé de paternité et le congé parental masculin. Pour l’OPE, cela corrigerait « un facteur de discrimination qui pénalise les femmes ». Chacun connaîtrait alors les mêmes contraintes et cela améliorerait le regard des recruteurs vis à vis des femmes.
Retrouvez l’étude sur le site de la CAF.
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