Ecriture inclusive : comment l’OTAN l’utilise dans ses offres d’emploi

L’organisation politico-militaire publie son guide de l’écriture inclusive qui instaure notamment la féminisation de certains intitulés de poste.

L'OTAN se dote d'un guide de bonnes pratiques concernant l'écriture inclusive.
L'OTAN se dote d'un guide de bonnes pratiques concernant l'écriture inclusive. © Bumble Dee/stock adobe.com

Contrairement à certaines idées reçues, l’écriture inclusive ne se borne pas au point médian ou à l’utilisation du pronom iel à longueur d’offre d’emploi. Il existe bien d’autres manières de s’adresser à une large cible en utilisant des formules respectant l’égalité des genres.

Un guide de bonnes pratiques au service de l’égalité professionnelle

C’est l’option choisie par l’OTAN (organisation du traité de l’Atlantique Nord), qui a publié, jeudi 12 janvier, son guide de l’écriture inclusive. Selon l’organisation, ce manuel, destiné aux civils et aux militaires, tend à agir sur « les préjugés souvent inconscients véhiculés par le langage ».

A ceux qui déclarent que le langage inclusif n’est pas le chantier prioritaire en matière d’égalité professionnelle, Clare Hutchinson, représentante spéciale du secrétariat général de l’Otan pour les femmes, la paix et la sécurité, répond ceci, dans l’avant-propos du guide : « Des recherches ont montré que le langage genré peut contribuer à marginaliser les femmes sur le marché du travail, à entraver la réussite scolaire, à renforcer les rôles de genre traditionnels et à perpétuer des pratiques traditionnelles préjudiciables. Cependant, le langage genré peut aussi faciliter, faire progresser et promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes. »

La sapeur-pompière et la colonel

Disponible en anglais et en français, les deux langues officielles de l’alliance politique et militaire, le manuel recense les termes à utiliser sur les supports de communication de l’Otan dont les offres d’emploi.

Concernant les titres de poste, certains ont été féminisés : « haute représentante », « sapeur-pompière », « l’ambassadrice », « la secrétaire générale ». Particularité pour les grades militaires : la formule « La colonel » est préférée à « Madame la colonelle », qui désigne historiquement l’épouse du colonel. De la même manière, l’Otan écrit « la caporal », « la commandant », « la sergent », mais accorde ces fonctions au féminin (« La commandant a été promue »).

D’autres fonctions demeurent exclusivement masculines (« un agent », « un officier »), même si les adjectifs qui les accompagnent devront être féminisés dans le cas où ils se rapportent à une femme.

Pour les personnes transgenres, l’organisme international demande d’utiliser « le titre de civilité et le pronom correspondant à son identité de genre ».

Noms épicènes et collectifs

L’Otan conseille également de privilégier des noms communs neutres, qui ne portent pas de marque de genre. C’est-à-dire, par exemple, d’employer des noms et adjectifs épicènes, dont la forme ne change pas selon le genre, tels que « collègue », « personne », « diplomate », « universitaire », « scientifique »… Ou bien d’utiliser les collectifs génériques (« le personnel » au lieu « des employés ») ou les noms collectifs (« l’équipe de rédaction » plutôt que « les rédacteurs »).

Le guide recommande également de tourner une phrase à l’infinitif ou à l’impératif, pour gommer l’accord en fonction du genre : « Veuillez nous adresser votre candidature à l’adresse mail suivante », plutôt que « Vous êtes prié de nous adresser votre candidature à cette adresse mail ».

Et en anglais ?

Si les anglophones sont moins concernés que nous par cette problématique, en raison du caractère neutre de la plupart de leurs professions, certaines nécessitent toutefois une adaptation. C’est le cas, par exemple, de « policeman », qui deviendra « police officer », ou de « spokesman » qui deviendra « spokesperson ».

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