Salaires insuffisants, pénibilité… pourquoi les entreprises peinent-elles à recruter ?
Deux études récentes se penchent sur les raisons invoquées par les Français pour expliquer les difficultés des entreprises à embaucher.
Pourquoi les entreprises éprouvent-elles des difficultés à attirer des candidats alors que de nombreux Français sont à la recherche d’un emploi ? C’est l’équation que tentent de résoudre deux enquêtes publiées récemment.
Un manque d’attractivité de certains secteurs
Pour près de deux tiers des Français questionnés par l’institut Elabe, les raisons sont à chercher du côté de la faiblesse des rémunérations proposées, notamment dans des secteurs comme la restauration, l’hôtellerie, le bâtiment, la logistique, l’informatique et l’industrie.
Vient ensuite la difficulté des conditions de travail, citée par 61% du panel. Loin derrière, un tiers des salariés invoque la réticence des chômeurs à reprendre un emploi et 29% le manque de personnes formées.
Vers une revalorisation des salaires ?
Une autre étude, publiée par la Dares, vient confirmer ce diagnostic. Elle établit que le « désalignement inhabituel » entre difficultés de recrutement et chômage en France au cours des dernières années résulte « moins d’un problème de formation, déjà existant que d’un problème d’attractivité dans une trentaine de métiers ». 6 métiers sur 10 étaient en forte tension de recrutement en 2019 contre 1 sur 4 en 2015. Parmi ces professions, on trouve les aides à domicile, les conducteurs routiers, certains ouvriers de l’industrie et du bâtiment et les serveurs.
« Si les actions d’amélioration de la formation sont nécessaires pour résoudre les problèmes structurels de compétences, l’apaisement des difficultés de recrutement (et la baisse du chômage) pourrait donc aussi passer par l’amélioration des conditions de travail et/ou la revalorisation des salariés dans certains métiers », concluent les auteurs de l’étude.
Dans cette lignée, le gouvernement a appelé aux négociations dans les branches en tension pour revaloriser les salaires, notamment par le biais des minima de branche.