7 conseils pour prendre soin de sa santé mentale au travail

Voici l’ordonnance du professeur Michel Lejoyeux pour préserver votre santé mentale au travail.

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« Le risque c’est qu’un DRH déprimé, anxieux, attribue ce trouble à des causes externes, environnementales, et ne s’aperçoive pas qu’il a besoin de se faire aider. » © Astrid Di Crollalanza

Charge de travail élevée, niveau de stress accru, manque de reconnaissance professionnelle… La santé mentale des RH est souvent mise à rude épreuve. Selon les chiffres du baromètre Gereso publié le 5 février, 55% des RH estiment que leur année 2024 a été épuisante et 9 professionnels RH sur 10 se déclarent stressés.

« Comme l’ensemble des travailleurs, les RH ne doivent pas oublier qu’ils sont exposés à d’éventuels troubles anxieux ou troubles dépressifs, confirme Michel Lejoyeux, professeur de psychiatrie et d’addictologie à l’université Paris-Diderot et auteur de L’aventure de la bonne humeur. Un danger apparaît dès lors qu’un excès de réflexion fait qu’on oublie l’éléphant dans la salle de réunion. En d’autres termes : le risque, c’est qu’un DRH déprimé, anxieux, attribue ce trouble à des causes externes, environnementales, et ne s’aperçoive pas qu’il a besoin de se faire aider. »

1. Savoir identifier les signaux d’alerte

Pour le spécialiste en psychiatrie, l’important est de savoir déceler le moment où il faut faire appel à un médecin. Il liste quatre signes d’une dégradation de notre santé mentale :

  • La perte d’estime de soi : quand on commence à trouver qu’on ne vaut rien, qu’on ne mérite pas son entourage, qu’on n’est pas intéressant ;
  • La perte d’envie : quand on n’a plus envie d’un autre projet, d’une autre entreprise, de partir en vacances ;
  • La perte d’énergie indépendante d’un effort : quand on est fatigué en début de journée, en début de semaine, au retour de vacances ;
  • Quand l’émotion, qui normalement fluctue, devient un état permanent.

« Quand ces quatre signaux sont réunis, la seule réponse adéquate, c’est de demander l’avis d’un médecin, car ça relève d’une urgence médicale », insiste-t-il.

2. Prendre soin de sa santé physique

On connait l’adage : un esprit sain dans un corps sain. Michel Lejoyeux y souscrit complétement : « Quand tout va bien, on peut mettre en place des exercices de bien-être pour pérenniser cet état. Cela passe par le fait de limiter les facteurs aggravants : consommation de drogue, d’alcool, tabac, sédentarité… Et par le fait d’avoir une activité physique régulière, au moins trois fois 30 minutes chaque semaine. »

3. S’entourer

« Ce n’est pas bon de rester seul quand on est RH, il faut être entouré. Même s’il n’y a pas de signes de maladie, les RH ont besoin d’être orientés, secondés, accompagnés, car c’est une fonction qui est confrontée aux émotions des collaborateurs, qui fait face à des situations de conflit et qui doit parfois annoncer des décisions difficiles à vivre pour les salariés », rappelle le professeur.

4. Valoriser l’instant présent

Michel Lejoyeux incite aussi les RH à zoomer sur l’instant présent, plutôt que de fuir sans cesse vers la prochaine urgence. « Faites du temps présent un moment de pleine conscience, profitez de la saveur d’un chocolat ou d’une tasse de thé, de la douceur d’une musique qui vous fait du bien… »

5. Accueillir toutes les émotions

« La clé est de réussir à supporter notre état, de tolérer nos émotions, y compris négatives. Woody Allen disait : ‘’La seule façon d’être heureux, c’est de supporter qu’on est malheureux ‘’. »

6. Se reconnecter à l’essentiel

Une autre bonne attitude est de se recentrer sur ce qui compte vraiment pour nous. « C’est important d’avoir à l’esprit que, quels que soient les aléas professionnels, on peut toujours compter sur des figures majeures autour de nous : notre amoureux ou notre amoureuse, nos enfants, nos parents, nos amis… Il faut s’en rappeler, même dans les instants de surmenage : l’essentiel se trouve, le plus souvent, en dehors de la sphère professionnelle ! »

7. Célébrer les victoires

Enfin, il faut savoir se féliciter en cas de succès, petit ou grand. Ou pour reprendre les termes du professeur : « Passer de l’objectif à court terme à la valeur à long terme. »  Car, en définitive, trouver du sens à ce que l’on fait est un excellent moyen d’entretenir sa bonne humeur au travail.

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