Cette entreprise accorde un congé de naissance de 20 semaines aux deux parents

Un bailleur social vosgien a pris la décision de doubler le congé maternité légal post-natal et d’accorder un congé équivalent au deuxième parent.

Vosgelis a doublé la durée légale du congé post-natal pour les mères et l'a étendu dans la même mesure pour le second parent.
Vosgelis a doublé la durée légale du congé post-natal pour les mères et l'a étendu dans la même mesure pour le second parent. © Lightfield Studios/stock adobe.com

20 semaines de congé post-naissance pour les deux parents : c’est le double de la durée légale accordée aux mères après l’accouchement, en France. C’est aussi la mesure forte adoptée par l’entreprise Vosgelis depuis début janvier 2023.

« Accueillir un enfant nécessite une présence prolongée des deux parents »

Le bailleur social est le seul employeur en France à accorder un congé si généreux aux jeunes parents, avec maintien du salaire sur toute la durée. Un geste qui paraît naturel pour Fabrice Barbe, son directeur général : « Accueillir un enfant dans un couple nécessite une présence prolongée au foyer des deux parents. Il fallait marquer le coup ! Un mois de congé paternité, c’est déjà bien, mais j’ai souhaité aller au-delà en allongeant sa durée et en l’harmonisant avec celui des collaboratrices. »

Le dirigeant dit s’être inspiré de la Première ministre finlandaise, qui a annoncé, en juin 2021, l’allongement du congé de parentalité à six mois et demi pour les deux parents. « Je me suis dit que l’idée était géniale et j’en ai immédiatement parlé à mon CSE ! J’ai reçu des tas de mails de remerciements de la part de mes collaborateurs, ils disent que ça leur change la vie ! »

« La parentalité ne doit pas être un frein dans l’évolution de carrière »

L’Office public de l’Habitat lorrain, qui emploie 220 collaborateurs, a également mis en place un congé de cinq jours en cas de fausse couche ou d’IVG. Ces décisions s’inscrivent dans la droite lignée de la politique parentalité de l’entreprise signataire du Parental Act.

Exemplaire, le bailleur social l’est aussi sur le plan de la parité, avec un score de 99 sur 100 à l’index de l’égalité professionnelle. Alors qu’en France, seuls 70% des pères ont recours à leur congé paternité, Fabrice Barbe estime que c’est de la responsabilité des employeurs de faire bouger les lignes : « Il faut faire évoluer les mentalités. La parentalité ne doit pas être un frein dans l’évolution de carrière, que ce soit pour les femmes comme pour les hommes. C’est aussi le message qu’on veut faire passer avec le prolongement du congé de naissance. »

« Les candidats ne veulent pas sacrifier leur vie de famille à leur travail »

« Je crois dans le progrès social et environnemental comme moteurs de la performance économique de l’entreprise, poursuit-il. Un collègue DG m’a dit qu’à force d’accorder de nouveaux congés à mes collaborateurs [ils sont également en congé le jour de leur anniversaire et bénéficient de cinq jours de congés spécifiques en cas d’affection de longue durée d’un proche], ils ne devaient plus travailler beaucoup. Je lui ai répondu : ‘’Tout ce que je sais c’est qu’ils doivent bien travailler parce qu’on n’a jamais eu d’aussi bons résultats !’’ »

Au-delà d’une performance accrue, l’entreprise mise aussi sur sa politique parentalité pour faire rayonner sa marque employeur : « Les candidats se renseignent de plus en plus sur les avantages proposés par l’entreprise en matière d’équilibre pro/perso. Ils nous posent la question en entretien d’embauche de plus en plus fréquemment. Ils ne veulent pas sacrifier leur vie de famille à leur travail et on les comprend ! »

« Une reprise en douceur dans la bienveillance »

Le directeur général reconnaît que la mise en œuvre d’un tel congé nécessite une bonne dose d’anticipation pour pallier les absences au mieux, répartir les missions du collaborateur absent entre différents collègues, faire appel à des intérimaires si nécessaire. Rien d’insurmontable, selon lui.

« Il faudra également se montrer vigilant au moment du retour des parents dans l’entreprise après ce long congé. Mais je ne suis pas inquiet. L’accompagnement RH se fera dans la bienveillance, au cas par cas, pour une reprise en douceur avec des aménagements, si besoin. »

Fabrice Barbe attend, à présent, avec impatience les retours de ses équipes, auxquelles il demande de le noter, chaque année, sur sa politique RH, de manière anonyme : « Ce sondage nous donne de bons indicateurs pour nous permettre d’aller encore plus loin dans le bien-être de nos collaborateurs. La participation est toujours élevée, preuve que le personnel est très mobilisé pour l’entreprise. On sent une réelle fierté d’appartenance qui se traduit par un faible taux de départs. » Il sera fixé au mois d’avril !

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