Conditions de travail difficiles : un frein important aux embauches dans le privé
Si les employeurs lient souvent leur difficultés de recrutement au manque de main-d’œuvre qualifiée, le facteur des conditions de travail éprouvantes n’est pas à négliger.
71% des entreprises françaises rencontrent actuellement des difficultés de recrutement, selon l’enquête sur les conditions de travail publiée par la Dares mercredi 22 juin. En tête des secteurs qui peinent à embaucher, on trouve la métallurgie, l’énergie et les autres industries. Suivent les transports, les activités techniques et administratives et la construction.
Si la pénurie de main-d’œuvre qualifiée est souvent invoquée comme première cause de ces obstacles à l’embauche, le sondage met en avant que les conditions de travail jouent un rôle tout aussi important. En particulier dans les secteurs connus pour leurs contraintes, comme les industries agricoles et alimentaires, l’hôtellerie-restauration, les transports et la santé et l’action sociale privées. 85% des employeurs signalant que leurs collaborateurs sont exposés à des conditions de travail difficiles connaissent des difficultés de recrutement.
Pénibilité physique et risques psychosociaux
Quelles sont les conditions de travail qui ont le plus d’impact sur ce manque d’attractivité auprès des candidats ?
La pénibilité physique des tâches
Le port de charges lourdes, le bruit, un travail répétitif, des postures pénibles ou une exposition à des agents chimiques dangereux peuvent décourager des recrues potentielles.
Les risques psychosociaux
Parmi les autres freins à l’embauche, on peut lister un sentiment de ne pas pouvoir faire un travail de qualité, un travail dans l’urgence, des tensions avec le public qui peuvent générer un stress et un mal-être au travail.
Les contraintes horaires
Les postes aux horaires atypiques (imprévisible, de nuit, le dimanche…) souffrent également d’un déficit d’attractivité alors que de plus en plus d’actifs accordent une grande importance à leur équilibre vie pro/vie perso.
Attraction et fidélisation : même combat
Le sondage met aussi en exergue une corrélation forte entre les entreprises qui ont du mal à pourvoir leurs postes vacants et celles qui peinent à fidéliser leurs collaborateurs. Là encore, ce sont souvent les conditions de travail qui causent ce turnover : plus les postes comportent de contraintes physiques, plus les employeurs sont confrontés à ces problématiques de fidélisation (on passe de 11 à 35% de turnover). Si on observe le niveau de contraintes psychosociales, ce taux passe de 19 à 39%.