10 chiffres sur les inégalités salariales femmes-hommes en 2023

Des données pour mieux comprendre les racines et les évolutions de ces inégalités professionnelles liées au genre.

Les femmes travaillant dans le privé gagnent en moyenne 24,4% de moins que les hommes en revenu salarial, et 15,5% de moins qu'eux en équivalent temps plein.
Les femmes travaillant dans le privé gagnent en moyenne 24,4% de moins que les hommes en revenu salarial, et 15,5% de moins qu'eux en équivalent temps plein. © Insee

15,4%

Le chiffre a fait la Une de ce lundi 6 novembre : les femmes gagnent en moyenne 15,4% de moins que les hommes, relaie la newsletter féministe Les Glorieuses, en se basant sur les revenus horaires bruts fournis par Eurostat. Depuis huit ans, le mouvement calcule le jour à partir duquel les femmes « travaillent gratuitement ». C’est-à-dire celui où « elles pourraient s’arrêter de travailler si elles étaient payées avec un taux horaire moyen similaire aux hommes tout en gagnant ce qu’elles gagnent aujourd’hui, toujours en moyenne, à l’année ». En 2023, ce moment symbolique est le 6 novembre à 11h25. Pour mémoire, ce jour était, l’an dernier, fixé au 4 novembre, à 9h10, signe d’un timide progrès.

La newsletter des Glorieuses est assortie d’une pétition qui réclame la mise en œuvre de trois mesures en faveur de l’égalité professionnelle femmes-hommes : appliquer le principe d’éga-conditionnalité pour l’accès des entreprises aux subventions publiques, revaloriser les minima salariaux des métiers dits « féminisés » et accorder un congé parental post-accouchement obligatoire et de même durée pour les deux parents.

24,4%

La rémunération nette annuelle que touchent les salariées du secteur privé se situe, en 2021, à 18 630 euros, soit 24,4% de moins que celle des hommes (24 640 euros), d’après des chiffres de l’Insee. Contrairement au premier chiffre, celui-ci présente l’avantage d’intégrer au calcul les questions des carrières hachées et du temps partiel, qui concernent de nombreuses femmes.

1 553€

Tous temps de travail confondus, les femmes gagnent en moyenne 1 553 € net mensuels, d’après cette même enquête de l’Insee. En comparaison, les hommes touchent, en moyenne, 2 053 € net par mois.

26,7%

26,7% des femmes françaises  travaillent à temps partiel, contre 7,5% des hommes, selon des données publiées par la Dares en juillet 2023.

21%

Les femmes représentent 21% des 264 000 dirigeants salariés, selon une enquête de l’Insee parue en mars 2022.

Depuis mars 2023, au titre de la loi Rixain, les entreprises de plus de 1 000 salariés sont tenues de publier la part de femmes au sein de leurs instances dirigeantes de l’entreprise, mais aussi parmi les cadres dirigeants de l’entreprise. La loi fixe un objectif de 30% d’ici 2026 et de 40% d’ici 2029.

22%

Selon l’Insee, les femmes ne représentent que 22% des 1% des salariés du privé les mieux rémunérés. Un chiffre qui s’explique par le fait qu’elles sont de moins en moins nombreuses à mesure que l’on grimpe dans la hiérarchie.

15%

Selon une étude de l’Organisation internationale du travail de 2023, 15% des femmes en âge de travailler aimeraient travailler, mais n’ont pas d’emploi, contre 10,5% des hommes. « Cet écart entre les genres est resté pratiquement inchangé pendant deux décennies », note l’OIT.

22,9%

Le père d’un seul enfant gagne, en moyenne, 22,9% de plus que la mère d’un enfant, si l’on compare leur salaire mensuel net en équivalent temps plein, d’après l’Insee. Cet écart s’accroît avec le nombre d’enfants : un père de trois enfants est rémunéré, en moyenne, 44,6% de plus qu’une mère.

La maternité constitue le principal facteur de creusement des inégalités salariales, d’après la prix Nobel d’Économie 2023, Claudia Goldin. Cet écart se maintient ensuite au retour de congé maternité.

13,7%

C’est la part de mères qui a recourt au congé parental à taux plein à la naissance de leur premier enfant, ce qui signifie qu’elles cessent leur activité professionnelle pendant plusieurs mois. Ce taux n’atteint que 0,8% chez les pères, selon une étude réalisée par l’OFCE et parue en 2021.

Pour rappel, pendant la durée du congé parental, le contrat de travail est suspendu et le salarié n’est plus rémunéré par son employeur. Il perçoit l’allocation de base de la prestation d’accueil du jeune enfant, de la part de la Caf, sous condition de ressources, et il peut faire une demande de prestation partagée d’éducation de l’enfant.

88/100

C’est le score moyen déclaré par les entreprises publiant l’index de l’égalité professionnelle en 2023. Une note en hausse de deux points par rapport à l’an dernier. Pour rappel, toutes les entreprises de plus de 50 salariés doivent publier, au 1er mars de chaque année, leur index, calculé sur quatre à cinq indicateurs, en fonction de la taille de l’entreprise (écart de rémunération femmes-hommes, écart de répartition des augmentations individuelles, écart de répartition des promotions, le nombre de salariées augmentées à leur retour de congé maternité, la parité parmi les 10 plus hautes rémunérations).

Lors de la conférence sociale du 16 octobre, la Première ministre, Élisabeth, Borne a annoncé une prochaine révision de l’index de l’égalité pour corriger ses limites, ainsi qu’une concertation sur la réforme du congé parental.

Bien s’équiper pour bien recruter