Plus de 3 millions d’actifs proches du burnout
Le burnout, syndrome d’épuisement professionnel lié au stress et au sur-engagement au travail est une réalité. Plus de 3 millions d’actifs seraient au bord de la rupture selon le cabinet Technologia qui vient de publier une étude en appelant aussi à la reconnaissance du burnout comme maladie professionnelle.
Chaque année, seulement une dizaine de cas de burnout sont reconnus comme maladie professionnelle. C’est peu au regard du nombre de travailleurs qui seraient proches de l’épuisement. D’après le cabinet Technologia, connu notamment pour son intervention chez France Télécom après plusieurs cas de suicides, 12,6% des actifs seraient en « risque élevé de burnout », soit 3,2 millions de personnes en France.
Travail excessif + travail compulsif = risque de burnout
Dans son étude, Technologia précise que cette pathologie psychique se manifeste par le travail excessif et le travail compulsif. Deux variables aux origines différentes : la première est organisationnelle, avec la charge de travail à laquelle une personne doit faire face ; la seconde est plus personnelle et liée à l’engagement que chacun met dans son travail. Quand les deux se combinent, il s’agit d’un comportement de sur-engagement qui créé un risque élevé de burnout.
Certaines catégories professionnelles seraient dans une situation particulièrement critique. C’est le cas des agriculteurs, artisans-commerçants et chefs d’entreprise mais surtout des cadres. Pour cette dernière catégorie, qui frôle la barre des 20% en situation de travail excessif et compulsif, le plus inquiétant est leur niveau d’épuisement émotionnel le matin et le soir. Stress, surmenage, angoisse, dépression… derrière les mots, un seul mal : le burnout.
Le burnout, nouveau « mal du siècle »
Pour que cette situation soit prise en compte, le cabinet Technologia lance un appel sur un site web dédié au burnout. L’objectif est d’identifier et prévenir les risques psycho-sociaux qui conduisent au burnout. Mieux vaut en effet « prévenir que guérir ». Comme le montre les témoignages recueillis par L’Express, qui consacre sa Une cette semaine à ce nouveau « mal du siècle », il est difficile de remonter la pente après avoir craqué.
Encore une fois, la France semble bien en retard par rapport aux pays anglo-saxons qui l’ont pris en compte depuis la première définition en 1974 par le psychanalyste américain Herbert J. Freudenberger, du « Burn-Out Syndrome » observé chez le personnel des cliniques spécialisées dans le traitement des toxicomanes.
Aujourd’hui les études montrent que le burnout touche des personnes « sans antécédents psychiques », toutes les professions sont donc concernées. La reconnaissance comme maladie professionnelle serait sans doute un premier pas vers une meilleure prise de conscience de la souffrance psychique des salariés.