4 leviers à prioriser pour améliorer la santé mentale des salariés

37% des salariés français estiment avoir un niveau de stress au travail qui n’est pas acceptable, selon le dernier baromètre Teale.

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37% des salariés estiment avoir un niveau de stress au travail qui n'est pas acceptable. © Pixel-Shot / Stock.adobe.com

Souffrance psychique, maladies psychiatriques… Un Français sur cinq, soit 13 millions de personnes, est touché par une maladie mentale ou des troubles psychiques. Le sujet de la santé mentale, déclarée Grande cause nationale pour 2025 en France, n’épargne pas le monde de l’entreprise. Et selon le Baromètre de la santé mentale des salariés*, publié le 27 mars par la plateforme de prévention Teale, la santé mentale des salariés restait largement sous-optimale en 2024.

En effet, un salarié sur cinq (20%) présente un risque de dépression, c’est-à-dire qu’il obtient un score inférieur à 30 à WHO-5, l’indice de bien-être en cinq items développé par l’OMS. Sur un an, l’état de santé mentale des salariés français s’améliore un peu (23% en 2023), mais « reste inquiétant et appelle des mesures fortes », indique Teale dans son baromètre.

La plateforme note également une baisse de la motivation des salariés : 41 % des collaborateurs ne se sentent pas motivés pour travailler de façon productive, un chiffre en augmentation de 5 points par rapport à 2023. En cause : le manque de reconnaissance (pointé par 65% des salariés), le manque d’opportunités de développement des compétences (58%), le manque de sens trouvé dans les activités quotidiennes (68%) et la diminution du sentiment d’alignement avec les valeurs de l’entreprise (60%).

Selon le même baromètre, plus d’un salarié sur trois (34%) déclare même avoir déjà envisagé de quitter son entreprise pour protéger sa santé mentale. C’est 4 points de plus qu’en 2023. Ce chiffre « illustre la montée en puissance des attentes des salariés en matière de santé mentale au travail. Le message est clair : en 2025, cette dernière doit faire l’objet de toutes vos attentions, au risque de voir fuir vos talents », insiste Teale.

Une fois le constat posé, quels sont les leviers sur lesquels les entreprises, et particulièrement les RH, peuvent agir ? Il en va de la performance des collaborateurs et donc de l’entreprise, mais aussi de sa capacité à garder ses talents.

Levier n°1 : prioriser la santé mentale dans sa stratégie d’entreprise

Faire de la santé mentale de ses salariés une priorité stratégique se justifie non seulement sur le plan humain, mais aussi sur le plan financier. En effet, améliorer la santé mentale des collaborateurs permet de réduire le turnover et l’absentéisme, et donc in fine les performances globales de l’entreprise. A condition d’adopter la bonne approche.

Voici les étapes à suivre :

  • Commencez par une enquête interne pour évaluer l’état de santé mentale de vos salariés et comprendre leurs besoins (gestion du stress, reconnaissance, équilibre vie personnelle / vie professionnelle..).
  • Traitez les causes du mal-être tout au long du parcours collaborateur à travers des actions ciblées.
  • Impliquez tous les membres de votre organisation dans votre stratégie de santé mentale, du Comex aux collaborateurs, en passant par les managers. Chacun doit être sensibilisé sur la nécessité de protéger sa propre santé mentale et celle des autres.

Tout cela doit permettre d’instaurer une vraie culture d’entreprise inclusive et respectueuse.

Pour être efficace, votre politique de santé mentale doit aussi prévoir des actions adaptées aux enjeux spécifiques de votre entreprise, tout en offrant un parcours personnalisé aux problématiques de chacun de vos salariés.

Levier n°2 : s’attaquer aux facteurs de stress en entreprise

Un tiers des salariés (37%) estime avoir un niveau de stress au travail qui n’est pas acceptable, un chiffre qui progresse de 2 points en un an. Ils attendent de leur entreprise des mesures concrètes pour améliorer cette situation.

Voici les pistes possibles :

  • Commencez, là aussi, par une enquête interne pour identifier les facteurs de stress de vos équipes. Privilégiez des informations à la fois quantitatives, à travers des sondages, mais aussi qualitatives, via des entretiens ou des groupes de discussion.
  • Si le stress vient d’un déséquilibre des temps de vie, travaillez sur une meilleure répartition de la charge de travail et réfléchissez à une organisation du travail propice à un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle (télétravail, horaires flexibles, congé sabbatique rémunéré, semaine de quatre jours…).
  • Si le stress vient d’un manque de ressources pour bien travailler, investiguez davantage pour comprendre précisément quels sont les moyens qui font défaut (humains, matériels, budgétaires, logiciels, formations…) et si tous les services sont concernés. Dans un deuxième temps, co-construisez des solutions avec vos salariés, par exemple en chargeant une personne de réaliser un audit sur les problèmes actuels et leur impact chiffré, ou en invitant  les collaborateurs à vous proposer des dispositifs adaptés à vos contraintes budgétaires et organisationnelles. Fixez ensuite des points de suivi réguliers et, surtout, communiquez sur les mesures mises en place.
  • Si le stress est dû à un manque de respect au travail, réalisez un audit interne pour comprendre l’origine du problème puis travaillez sur l’axe qui en découle : instaurez des rituels de respect basiques en cas de manque de communication interne, développez la pratique du feedback s’il s’agit de tensions entre collègues, voire sanctionnez l’auteur et adoptez des dispositifs de prévention dans une situation de harcèlement.
  • Dans tous les cas, formez vos collaborateurs à la gestion du stress.

Levier n°3 : renforcer l’alignement avec les valeurs de l’entreprise

En un an, la proportion des salariés qui se sentent alignés avec les valeurs de leur entreprise a reculé de 6 points, à 60%. Un chiffre qui n’est pas sans conséquence sur le turnover des équipes. Pour améliorer la fidélisation des collaborateurs, les entreprises se doivent donc d’agir sur ce point.

Voici les étapes à suivre :

  • Clarifiez et renforcez les valeurs de votre entreprise. Ce travail de redéfinition permettra de renforcer le sentiment d’appartenance et de connexion à l’entreprise de vos salariés mais aussi d’augmenter la motivation intrinsèque de vos équipes.
  • Diffusez vos valeurs tout au long de l’année, que ce soit à travers des réunions, des sessions de formation, des événements, des campagnes d’affichage, des newsletters ou des publications sur les réseaux sociaux. Faites rayonner en interne les valeurs de l’entreprise.
  • Intégrez vos valeurs dans vos process et dans le management. Vos valeurs ne doivent évidemment pas rester théoriques, il convient de les mettre en pratique pour leur donner vie. « Vos principes directeurs doivent notamment transparaître dans vos processus de recrutement, d’évaluation des performances, de développement des compétences et de prise de décision », souligne Teale. L’équipe dirigeante et les managers doivent aussi être exemplaires.
  • Ancrez les valeurs grâce au feedback et à la reconnaissance. Si ce n’est pas déjà le cas, prenez l’habitude de faire des retours à vos collaborateurs pour leur permettre d’ajuster leurs actions et récompensez les comportements alignés avec vos valeurs.
  • Mesurez et ajustez. Interrogez régulièrement vos salariés à travers des enquêtes d’engagement et des évaluations de la culture d’entreprise. Cela vous permettra de vous assurer de l’ancrage de vos valeurs en interne et d’identifier les points de vigilance.

Levier n°4 : stimuler la satisfaction au travail

En 2024, à peine un salarié sur deux (55%) se disait satisfait de travailler au quotidien. Sur un an, ce chiffre a reculé de 10 points, ce qui traduit un mal-être d’un nombre croissant de salariés. Comment les entreprises peuvent-elles s’y prendre pour inverser la tendance et améliorer le sentiment de satisfaction au travail des collaborateurs ?

Voici les pistes possibles :

  • Reliez le travail de chacun à la mission globale de l’entreprise. Chaque salarié doit avoir conscience de sa contribution aux objectifs globaux. Donnez leur accès aux résultats concrets de leur travail, partagez des exemples de l’impact de leur travail, que ce soit sur leurs collègues ou sur les clients à travers des témoignages. Ils veulent du sens !
  • Valorisez leurs réussites, leurs efforts, leurs contributions, leurs compétences et leurs bons comportements.
  • Encouragez les collaborateurs à monter en compétences, en leur confiant par exemple des tâches plus challengeantes ou en les encourageant à innover dans leur périmètre. Vous pouvez aussi mettre en place un programme de mentorat avec des collègues plus expérimentés. Enfin, évaluez aussi régulièrement leurs besoins de formation.
  • Aidez les salariés à muscler leur optimisme. Cela peut passer par exemple par un atelier découverte de la méditation de pleine conscience, ou par le partage de pratiques visant à ressentir et cultiver les émotions positives (journal de gratitude, exercices de restructuration cognitive…).

*étude réalisée auprès d’un échantillon de plus de 10 000 salariés, interrogés au début de la collaboration de leur employeur avec Teale. Ils sont issus de plus de 100 entreprises de toutes tailles, sur des secteurs d’activité variés. Les salariés interrogés ont différents niveaux de responsabilité et exercent des métiers variés.

 

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