Ma victoire RH : « Recruter le CEO d’une nouvelle start up »

La série qui célèbre vos grands succès et vos petites victoires professionnelles. Rencontre avec Camille Bernard, Head of People de 321, corporate startup studio.

Camille Bernard – 321
"Un RH doit s’intéresser au business de son entreprise pour créer davantage de valeur et atteindre ses objectifs." © 321

« J’ai toujours été fascinée par la manière dont les personnes influencent la réussite d’une boîte. Comprendre les mécanismes de valorisation du potentiel humain et parvenir à maximiser les performances individuelles et collectives, ça me passionne ! Jumelé à ça, je voulais faire un métier qui ait un impact significatif sur les personnes qui m’entourent et sur la croissance des entreprises pour lesquelles je travaille. Ce qui supposait de créer une culture d’entreprise solide et cohérente. C’est pour toutes ces raisons que je me suis orientée vers les ressources humaines et les sujets d’acquisition et de rétention des talents. »

« Pour la première fois, je recrutais le premier talent de l’histoire de l’entreprise »

« Ce dont je suis la plus fière, c’est d’avoir réussi à recruter le CEO d’une fintech, soutenue et financée par BNP Paribas et créée par 321, qui s’appelle 1POINT6. C’était mon premier recrutement quand je suis arrivée au sein du corporate start up studio [une structure qui crée des start up en s’appuyant sur des ressources partagées et en apportant du capital financier]. J’avais déjà recruté des C-level, mais dans des boîtes qui avaient déjà scalé, où il y avait un ComEx, des centaines de collaborateurs, une vision, une culture d’entreprise etc. Pour la première fois, je recrutais le premier talent de l’histoire de l’entreprise. Quelqu’un qui avait pour mission (pas simple) de coller à notre tempo, de s’intégrer à notre écosystème, de s’aligner avec les ambitions du projet et d’incarner la culture de l’entreprise. »

« Sur ce type de poste, on peut vite se laisser influencer par un bon feeling »

« Le premier réflexe aurait été de chercher un profil qui avait déjà fondé une entreprise ou quelqu’un qui venait de la fintech. Mais, le fait d’avoir travaillé sur le produit pendant six mois avec plusieurs entrepreneurs de 321 nous a aidés à mieux comprendre les enjeux produits, tech et sales, et à définir une score card plus précise. Je me suis aussi beaucoup inspirée des entrepreneurs à mes côtés pour comprendre les expériences et les softskills nécessaires pour développer une start up. Tout cela en vue de déployer un process de recrutement le plus structuré et le plus objectif possible. Car, la difficulté, sur ce type de poste, c’est qu’on peut très vite se laisser influencer par des biais subjectifs, un bon feeling. Or, il fallait rester concentré sur les capacités de la personne à emmener l’entreprise vers là où on voulait la faire aller. »

« La satisfaction de le voir porter une vision auprès de ses collaborateurs »

« Le recrutement de Guillaume a généré une grande fierté en deux temps : il y a eu ce premier moment où j’étais contente d’avoir trouvé la bonne personne et de lui faire une offre. Et puis la satisfaction quand, quelques mois après, je l’ai vu porter une vision auprès des collaborateurs qu’il venait de recruter. Aujourd’hui, l’entreprise compte une vingtaine de personnes et je continue de travailler avec Guillaume sur les valeurs et les enjeux de performance collective. »

« Les RH doivent innover et prendre des risques »

« Cette expérience m’a confortée dans l’idée qu’il est important pour un RH de s’intéresser au business de son entreprise pour créer davantage de valeur et atteindre ses objectifs. Pour que nos actions RH aient un impact sur tous nos collaborateurs et sur les performances de l’entreprise, ça implique de comprendre le marché, les métiers, les profils, tout notre écosystème. Il faut aussi réussir à développer des relations privilégiées avec toutes les parties prenantes pour avoir une bonne compréhension de leurs besoins et ajuster nos actions. Mais aussi créer des connexions avec des pairs RH, pour apprendre les uns des autres. Enfin, les équipes RH doivent savoir innover, prendre des risques pour s’adapter davantage aux nouveaux besoins des collaborateurs. »

Forte de huit années d’expérience dans le recrutement, Camille Bernard est passée par des cabinets de recrutement et une entreprise spécialisée dans le crédit. Elle est, depuis un an, Head of People de 321, un corporate studio à l’origine de plusieurs start up dans les secteurs des fintechs, du retail, de l’énergie, du climat, des deeptech et de l’IA.

Bien s’équiper pour bien recruter