Une génération « traumatisée » par la crise de l’emploi

Les jeunes des pays développés paient le prix fort 
 « Le spectre du chômage des jeunes a continué d’empirer dans les pays développés et dans l’Union européenne« , analyse l’OIT.  Le taux de chômage dans ces économies n’a jamais été aussi élevé depuis 1991 et la proportion des jeunes hommes sans travail a bondi de 4,9 points et de 1 point pour les jeunes femmes. Dans ces pays, les périodes de chômage sont particulièrement longues, entraînant certains « à abandonner leur recherche de travail », poursuit l’OIT. Un retrait du monde actif qui masque alors parfois la réalité du chômage. En Irlande, par exemple, le chômage déclaré des jeunes est de 27,5% alors que le taux réel serait de 46,8%. Certains jeunes retournent en effet à leurs études ou chez leurs parents attendant une amélioration des conditions économiques.
« Les jeunes prennent ce qu’ils trouvent »
 Pour les jeunes qui ont réussi à trouver un emploi, ce dernier est « loin d’être idéal », analyse l’OIT. Le temps partiel a ainsi bondi dans les pays développés, sauf en Allemagne et en Pologne. En Irlande, les petits boulots ont grimpé de 17% et en Espagne de 8,8%. « Fin 2010, presque la moitié des jeunes salariés sont à temps partiel au Canada, Danemark, Hollande et Norvège », détaille l’OIT.
La crise à l’origine des mouvements sociaux 
 Le « Printemps arabe », « Les Indignés », ou encore les mouvements de protestation qui se sont déroulés au cours des derniers mois en Europe s’expliquent en partie par la récession des économies, selon l’OIT. Face à ces tensions, l’Organisation préconise aux Etats de prendre  certaines mesures pour promouvoir l’emploi des jeunes. Parmi ces propositions : « développer une stratégie pour la croissance et la création d’emplois sur le long terme » ou encore « investir dans la qualité de l’éducation » et « poursuivre les politiques financières et macroéconomiques qui visent à lever les obstacles à la reprise économique ».
Photo Philippe Leroyer
