Un logiciel pour traquer les inégalités salariales

Clavier2C’est la bonne idée du Bureau fédéral suisse de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG). En 2006, il a gratuitement mis à disposition des entreprises, le logiciel traqueur d’inégalités salariales appelé Logib. L’application calcule l’impact de facteurs comme la qualification ou la fonction sur la rémunération. Les employeurs suisses peuvent donc faire le point eux-mêmes sur leur politique salariale, et ce en quelques minutes. Une entreprise suisse, Bedag, l’a mis en place depuis 2006 pour contrôler les inégalités entre salarié(e)s. Depuis, les salaires d’une trentaine de collaboratrices ont été revus à la hausse…

Un outil d’auto-contrôle pour les entreprises

Logib pourrait donc bien révolutionner la politique salariale de nombreuses entreprises. Le principe du logiciel est simple d’utilisation : il calcule l’impact qu’ont sur le salaire des facteurs comme la qualification, la fonction, l’âge ou le sexe du salarié et effectue ensuite un calcul (possible à partir de 50 salariés) grâce à toutes les données importées ou entrées manuellement.

Toutefois, Logib n’est qu’un instrument, « une base de référence », à qui on reproche déjà de ne pas prendre pas en compte certains critères humains comme la performance. Et il ne remplace ni la sensibilisation des hommes et des femmes ni la mise en place de véritables mesures comme le label égalité. Car sur ces problématiques, la Suisse n’est guère meilleure élève que La France. Les femmes gagnent toujours moins que leurs homologues masculins et les mesures mises en place par le gouvernement n’ont pas encore l’effet escompté.

Des résultats déjà concluants
Comme l’explique le journal suisse Le Temps, plusieurs entreprises du pays ont déjà testé Logib. LogibAinsi, la société Bedag s’y est mise en 2006, après avoir pris connaissance du « malaise salarial » de certains employés lors d’une enquête interne. D’après l’étude menée au sein de l’entreprise par la BFEG via Logib, il apparaissait que les salaires des femmes étaient en moyenne 7,3% inférieurs à ceux des hommes. 30 femmes ont donc vu leurs salaires rajustés pour leur plus grand bonheur. D’autres plus grandes entreprises ont également testé l’outil, comme Novartis Suisse en 2004, qui suite à une même étude, a augmenté environ 900 collaboratrices sur 12000 salariés… Reste à ce que l’utilisation du logiciel devienne un réflexe chez les employeurs. Car l’outil est pour le moment seulement mis à disposition. Et son utilisation dépend encore totalement de la volonté de changement de la part des directions d’entreprises.

En attendant, Logib est téléchargeable gratuitement sur le site de la BFEG en versions allemande, anglaise, française, et italienne. Tout employeur peut donc le tester.

Bien s’équiper pour bien recruter