Travailler en open space : un enfer ou une chance ?

En France, en 2019, 3,2 millions de salariés travaillent en open space, soit deux salariés de bureau sur cinq.

Les travailleurs en open space sont davantage exposés au bruit et à la chaleur.
Les travailleurs en open space sont davantage exposés au bruit et à la chaleur. © Lightfield studios/stock adobe.com

Plateau sans cloison regroupant plusieurs bureaux individuels, l’open space s’est développé dans la seconde partie du XXe siècle. Dans un souci, à la fois, d’optimiser les coûts immobiliers de l’entreprise et d’améliorer la productivité des employés en fluidifiant la communication entre eux.

En 2019, 3,2 millions de personnes travaillent au sein d’un open space, ce qui représente deux salariés sur cinq en France. La Dares s’est penchée sur le profil-type de ces collaborateurs.

Qui sont les travailleurs de l’open space ?

Ils sont, en grande majorité, plus jeunes que l’ensemble des travailleurs de bureau : 21% d’entre eux ont moins de 30 ans (contre 13% pour la totalité de l’échantillon). Ils résident principalement dans les grandes villes : 59% vivent dans une aire urbaine comptant au moins 500 000 habitants, ce qui n’est pas surprenant, car c’est dans ces grandes agglomérations que la pression immobilière est la plus forte.

Les métiers qui comptent la plus grande proportion de salariés en open space sont celui de télévendeur (à 90%), suivi de celui de technicien d’étude et de développement en informatique (à 70%) et de celui d’ingénieur et cadre d’étude, recherche et développement (à 62%).

Les travailleurs de l’open space occupent principalement des fonctions qui impliquent de travailler régulièrement en équipe et peu au contact du public. A l’inverse, les encadrants sont moins présents dans ces espaces de travail partagés. Ce sont dans les entreprises de plus de 500 salariés et dans le secteur privé que l’on a le plus de chance de croiser des travailleurs en open space.

L’open space : source de synergies et de nuisances au travail

Globalement, la Dares souligne que les conditions de travail sont moins bonnes que celles des travailleurs classiques. Les salariés partageant leur bureau sont plus exposés au bruit et à la chaleur que ceux en bureau individuel. Ils sont également plus fréquemment dérangés dans leurs tâches par leurs collègues.

Ce qui peut expliquer que les travailleurs des open space soient plus nombreux à télétravailler : 22% d’entre eux travaillent régulièrement à distance contre 18% des salariés en bureau classique.

En open space, le travail serait plus intense, plus contrôlé (notamment en termes de respect des horaires) et offrirait moins d’autonomie. De manière générale, le travail des salariés en open space est moins porteur de sens pour eux que pour leurs collègues en bureau individuel. L’enquête révèle que les employés travaillant en open space sont plus souvent en arrêt maladie : « Ce phénomène pourrait s’expliquer, d’une part, par une exposition au bruit et aux virus plus importante en open space, et d’autre part, par des facteurs de risques psychosociaux », analyse la Dares.

Pour nuancer le tableau, le travail en open présente aussi des avantages : ces espaces sont propices aux synergies de travail et à la solidarité entre collègues. « Lorsque les salariés ont du mal à faire un travail délicat et compliqué, ils sont plus nombreux à recevoir de l’aide de leurs collègues. Ils ont aussi un peu plus souvent l’occasion d’aborder collectivement avec d’autres personnes des questions d’organisation ou de fonctionnement de leur unité de travail. Cette collaboration plus répandue et la plus grande proximité ne semblent pas s’accompagner de tensions plus fréquentes avec les collègues : en open space ou non, 21% des salariés de bureau vivent de telles tensions. »

Quelles solutions pour améliorer le bien-être au travail ?

Dès lors, comment résoudre cette équation : amoindrir les nuisances du travail en collectivité tout en tirant profit de cette organisation qui facilite les interactions ?

Le virage pris par certaines entreprises concernant le réaménagement de leurs bureaux offre une piste intéressante. Elles sont de plus en plus nombreuses à créer des zones permettant de s’extraire de l’open space pour certaines activités : des box individuels pour passer des appels ou mieux se concentrer, des salles de réunion, des lieux de convivialité pour se détendre entre collègues.

Selon le 7e baromètre de Parella sur les évolutions des modes et des espaces, l’aménagement des bureaux est un critère important ou décisif pour 69% des personnes quand vient le moment de choisir sa future entreprise. C’est aussi un puissant levier de fidélisation, pour 79% des salariés.

L’aménagement des bureaux est donc au cœur de l’expérience collaborateur et doit être appréhendé comme un outil d’amélioration du bien-être au travail et de la performance de chacun.

Bien s’équiper pour bien recruter