Travail du dimanche, l’essayer c’est l’adopter

EtmerdeMercredi les députés ont adopté le texte controversé sur le travail du dimanche après un débat qualifié de « dialogue de sourds ». Résultat, l’ouverture des magasins le dimanche est légalisée dans les zones commerciales autour de Paris, Lille et Marseille (avec des compensations de salaires et de repos). L’agglomération lyonnaise échappe à la loi car apparemment les Lyonnais n’ont pas d’habitude de consommation le week-end…
Mais le point le plus polémique c’est bien l’extension de dérogation à près de 6000 communes situées dans des zones touristiques. Et ce sans compensation de salaire ni de repos. Un système à deux vitesses qui laisse peu de place au volontariat et qui ouvre la voie à une généralisation du travail dominical.
Lors de l’examen du texte la semaine dernière, vous vous êtes exprimés sur cette question du travail du dimanche avec un sondage et de très nombreux commentaires (plus de 850 votes, une trentaine de commentaires sur le billet et 75 sur le module de sondage). Les résultats sont sans appel : près de 75% des votants déclaraient ne pas vouloir travailler le dimanche. Beaucoup de témoignages ont apporté un éclairage intéressant, voici une petite compilation.

 » Pas avec le pistolet sur la tempe « 
Avec un décalage d’abord : beaucoup d’internautes sont pour le côté pratique de l’ouverture des magasins le dimanche mais en même temps ils ne veulent pas travailler ce jour-là. D’où ce commentaire du Squale : « le Français n’est vraiment pas net dans sa réflexion ». Autre remarque qui revient souvent dans vos commentaires, vous êtes prêts à travailler le dimanche à condition que ce soit sur la base du volontariat et payé double. Comme Makaki qui déclare : « je suis d’accord pour un vrai choix laissé aux volontaires et non pas avec le pistolet sur la tempe ». Et c’est tout l’enjeu du travail (pas seulement le dimanche) travailler oui, mais en préservant l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Illustration avec ce commentaire de Hub sous forme d’interrogation : « L’équilibre et la cohésion d’une société dite évoluée ne passe-t-il pas par un temps commun, où chacun puisse se retrouver (amis, famille, sports collectifs, etc.) ? ».
« Ça ne règlera pas le problème du chômage »
Autre argument récurrent, cette fois-ci en faveur du travail le dimanche qui pourrait créer des emplois et encourager l’économie, et en particulier donner leur chance aux chômeurs, jeunes, étudiants ou séniors qui seraient plus enclins à travailler ce jour-là. Mais pour Mazurka cet argument ne tient pas : « Je ne vois pas en quoi l’ouverture des magasins le dimanche me donnerait davantage de moyens pour consommer ! ». Confirmation avec ce témoignage de Flo : « En Alsace aucun commerce n’est ouvert ni les dimanches (sauf avant Noël) ni les jours fériés. Les Alsaciens ne vivent pas moins bien, ils ne sont pas moins heureux ni plus pauvres… bientôt les commerces seront ouverts 24h/24 et 7 jours sur 7… ça ne règlera pas le problème du chômage ».
« Etre autre chose qu’un consommateur »
Finalement les commentaires les plus intéressants sont ceux qui élargissent le débat sur la société de surconsommation comme le résume bien Catherine : « Un jour dans la semaine, être autre chose qu’un consommateur, est-ce trop demander ? J’achète donc je suis : la nouvelle religion, l’opium du peuple ? ». Même avis de Karine pour qui « un jour sans consommer, c’est pourtant pas compliqué ! Un jour, pour rester en famille, pour se reposer, pour vivre, fainéanter ! ». Eloge de la paresse ou de la décroissance ? Pas vraiment, un jour de pause, le même pour tout le monde si possible, ce n’est pas du luxe pour Ghislaine : « Préservons au moins cette journée qui permet à des millions de familles qui se disloquent de plus en plus, de se réunir ».

Le mot de la fin suite à plusieurs commentaires : comment on fait pour aller voter si on travaille le dimanche ?

 

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Bien s’équiper pour bien recruter