Travail le 1er mai : que dit la loi ?
Alors que les boulangers demandent à pouvoir faire travailler leurs salariés le 1er mai, on fait le point sur le statut particulier de ce jour férié.
Les boulangers ont-ils le droit de travailler le 1er mai ? En principe, seuls les boulangers entrepreneurs peuvent travailler ce jour-là mais pas leurs salariés. Alors que plusieurs boulangeries vendéennes ont été verbalisées par l’inspection du travail, en 2024, pour avoir enfreint le droit du travail, la profession demande au gouvernement de faire évoluer la loi.
Le 1er mai : le seul jour obligatoirement chômé
Le 1er mai dispose, en effet, d’un statut à part dans le Code du travail : la fête du Travail est en effet le seul jour férié légal obligatoirement chômé (article L.3133-4). En clair, vos salariés ne doivent pas travailler ce jour-là, mais ont droit au paiement intégral de leur rémunération.
Seules exceptions autorisées par l’article L.3133-6 du Code du travail : les salariés des établissements et services qui ne peuvent interrompre leur travail en raison de la nature de leur activité (hôpitaux, transport, médias…) peuvent être amenés à travailler le 1er mai. Dans ce cas précis, ils doivent être rémunérés le double de leur salaire habituel.
Une proposition de loi en préparation
La ministre du Travail, Catherine Vautrin, s’est engagée, mercredi 16 avril, sur France 2, à « soutenir les initiatives parlementaires qui feront évoluer la loi et permettront aux salariés des boulangeries de travailler le 1er mai s’ils le souhaitent ». Une position soutenue par la ministre chargée du Travail et de l’Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, qui estime que « si, sur une base volontaire avec des compléments de salaire, les gens ont envie de s’organiser, on doit pouvoir les laisser faire avant de pouvoir clarifier les choses dans la loi ». Une proposition de loi dans ce sens est en cours de préparation à l’Assemblée nationale.
La mobilisation des boulangers a donné des idées à d’autres professions. La Fédération des artisans fleuristes affiche les mêmes revendications dans un communiqué qui rappelle que le 1er mai constitue une « journée d’importante » au cœur d’un « pic d’activité lié à la vente traditionnelle du muguet ».