Télétravail : pourquoi vous n’avez pas intérêt à obliger vos salariés à revenir au bureau
Une nouvelle étude pointe les effets néfastes d’un retour au bureau subi sur la performance de l’entreprise.

Le mouvement américain de retour au bureau gagne quelques entreprises françaises : après Publicis, c’est au tour de Groupama immobilier de rappeler ses équipes dans ses locaux de la Défense. « On traverse une crise immobilière et, quand on traverse une crise, difficile de se serrer les coudes via Teams, se justifie le directeur général de l’entreprise, Eric Donnet, qui a demandé à ses collaborateurs de revenir au bureau cinq jours par semaine. On va voir si le retour en présentiel a un effet sur la productivité ou pas. »
Le télétravail : un acquis pour les salariés français
Accroissement de la productivité, renforcement du collectif, booster de créativité… Voilà les bénéfices attendus par les partisans américains et français du travail en présentiel. Des objectifs qui ne doivent pas occulter les effets délétères d’un retour au bureau contraint.
Cette décision peut agir comme un puissant repoussoir, écartant des candidats intéressants et provoquant le départ de certains collaborateurs : « Le télétravail est considéré par les salariés comme un acquis, donc revenir dessus peut être un irritant », alerte Jean-François Foucard, chargé des questions d’emploi au syndicat des cadres CFE-CGC, dans un article des Echos.
Quand flexibilité rime avec confiance
Plus surprenant, forcer ses salariés à revenir au bureau aurait un impact néfaste sur la performance économique de l’entreprise, à en croire une étude effectuée par la startup Scoop. En se basant sur les données du Flex index, elle établit un lien entre politique de télétravail et chiffre d’affaires dans 554 entreprises cotées en Bourse. Il en ressort que les entreprises laissant à leurs collaborateurs le choix de leur lieu de travail ou fonctionnant en full remote affichent une croissance de 21% entre 2020 et 2022, contre 5% pour celles qui ont imposé un retour au bureau, quelques jours par semaine ou à temps plein.
Comment expliquer cet écart de 16 points ? Pour Debbie Lovich, Senior Partner au Boston Consulting Group, partenaire de l’étude, une politique flexible de télétravail ne peut pas être considérée comme un facteur direct de croissance de l’entreprise. En revanche, une telle souplesse est le signe d’un employeur qui fait confiance à ses salariés, souligne-t-elle dans Forbes : « Si d’un coup mon employeur me dit quand et où je dois faire acte de présence, cela signifie qu’il ne me fait pas confiance. Une entreprise à la politique de télétravail moins restrictive est souvent plus innovante, plus constructive et plus stimulante. »
Un nouvel éclairage intéressant à avoir à l’esprit alors que le moment est venu pour de nombreuses entreprises françaises de renégocier leur accord de télétravail arrivant à échéance.