Qui télétravaille en France en 2025 ?

Un salarié sur cinq télétravaille régulièrement

22% des salariés français du secteur privé pratiquaient le télétravail au moins une fois par mois, au premier semestre 2024, note l’Insee dans une publication du 5 mars. Un chiffre dans la moyenne de l’Union européenne, si l’on se réfère aux chiffres Eurostat. Pour rappel, avant la crise sanitaire, les Français n’étaient que 4% à télétravailler régulièrement. Après avoir atteint un pic à un tiers de télétravailleurs, pendant le premier confinement, la situation semble maintenant se stabiliser, à l’inverse du retour massif au bureau qu’on observe depuis plusieurs mois aux Etats-Unis.

En matière d’intensité du télétravail, les entreprises paraissent avoir trouvé leur rythme de croisière : « La généralisation des accords d’entreprise sur le sujet, accélérée par la crise sanitaire a ancré sa pratique, la normalisant sur un rythme hybride proche de deux jours par semaine en distanciel », constatent les statisticiens. En effet, 55% des entreprises ont opté pour cette fréquence, 28% pour un jour hebdomadaire de télétravail et 17% pour trois jours.

Une habitude plus répandue chez les cadres

Ce mode de travail dépend aussi de la catégorie socio-professionnelle : si deux cadres sur trois y ont fréquemment recours, ce ratio chute à deux salariés sur dix au sein des professions intermédiaires, et à un salarié sur dix parmi les employés. Des chiffres qui s’expliquent aisément par le fait que les cadres occupent davantage d’emplois se prêtant au télétravail (à 80%) que les employés (21% de postes éligibles au télétravail). Fait intéressant pointé par l’Insee, plus il y a de cadres dans une entreprise, plus la propension des non-cadres à télétravailler au cours du mois est élevée.

Cette réalité est toutefois à nuancer en fonction du métier exercé : certains cadres télétravaillent moins que les autres. C’est le cas des professions libérales (avocats, médecins…), où le travail à distance n’est pratiqué que par un cadre sur cinq, et les professeurs, où la part de télétravailleurs n’atteint que 30%.

Les juniors et les seniors plus souvent au bureau

La probabilité d’avoir recours au télétravail dans le mois est plus élevée chez les femmes que chez les hommes, à caractéristiques et emplois identiques. Les parents de très jeunes enfants n’ont pas plus tendance à télétravailler que l’ensemble des salariés. En revanche, les parents d’enfants âgés de 6 à 17 ans ont une probabilité de télétravailler supérieure de 2,2 points à l’ensemble des actifs.

L’étude révèle aussi que les travailleurs en début de carrière et les seniors ont moins recours au télétravail que les salariés en milieu de carrière. « Cela reflète non seulement le fait que les débutants occupent moins d’emplois télétravaillables, mais aussi qu’une plus forte proportion d’entre eux déclarent que leurs employeurs ne souhaitent pas qu’ils télétravaillent, possiblement pour favoriser leur supervision et leur intégration au collectif de travail », souligne l’Insee.

Enfin, le choix de télétravailler ou non est aussi fortement corrélé à la taille du logement du collaborateur et à la distance entre son domicile et son lieu de travail. La probabilité de télétravailler est de 12,2 points supérieure pour les personnes habitant à plus de 100 km de leur lieu de travail, par rapport à celles résidant à moins de 5 km de celui-ci. Et avoir plus de 30m² par personne dans son logement augmente la probabilité de recours au travail à distance de 3,7 points par rapport aux travailleurs disposant de moins de 20m² par personne.

Où télétravaille-t-on ?

Dans quel secteur d’activité télétravaille-t-on le plus ? Sans grande surprise, c’est dans les services que cette pratique est la plus répandue. En particulier chez les professionnels de l’information-communication, où 75% des salariés travaillent régulièrement à distance, et dans la finance, où 60% des employés sont des habitués du télétravail.

Quant à la fréquence du télétravail, elle augmente avec la taille de l’entreprise : si 18% des salariés télétravaillent au moins une fois par mois dans les PME, ils sont 26% dans les ETI et 34% dans les grandes entreprises.