Ce que le télétravail change dans le quotidien des cadres en 2025

En cinq ans, l’organisation du travail a profondément évolué avec le développement du télétravail, selon une étude de l’Apec.

Young man with headset telecommuting
Un cadre qui télétravaille sur deux serait prêt à changer d’entreprise si elle supprimait complètement le travail à distance. © baranq / Stock.adobe.com

Depuis 2020, le télétravail s’est considérablement installé dans le quotidien de nombreux actifs, particulièrement chez les cadres. Selon l’étude « Regard des cadres, managers et employeurs sur le télétravail »*, publiée par l’Apec le 11 mars 2025, 65% des cadres, que ce soit dans le secteur privé ou dans le public, télétravaillent régulièrement ou occasionnellement, contre 28% en 2019. Un chiffre qui cache toutefois des disparités, en termes de :

  • régions : 79% des cadres en Île-de-France font régulièrement du télétravail contre 56% dans les autres régions ;
  • secteurs d’activité : 79% dans les services à forte valeur ajoutée, 54% dans la construction ou le commerce ;
  • tailles d’entreprises : 75% dans les entreprises de plus de 250 salariés, 47% dans les TPE.

Des tâches différentes en fonction des jours de télétravail

En 2025, le télétravail s’est tellement bien installé dans le quotidien des cadres qu’ils adaptent désormais de plus en plus leurs tâches en fonction des jours de télétravail. Trois cadres sur quatre disent adapter leurs missions selon qu’ils sont au bureau ou à la maison. 47% le font même la plupart du temps.

Le présentiel est priorisé pour :

  • les réunions d’équipe (65%, +4 points en un an) ;
  • les réunions avec des clients ou des prestataires (62%, +9 points) ;
  • les formations (56%) ;
  • les réunions d’avancement sur ses projets (50%, +6 points).

À l’inverse, le télétravail est préféré pour :

  • avancer les projets sur le fond (60%, +9 points)
  • la gestion administrative (50%, +9 points).

« Si ce bilan positif est largement partagé, c’est sans nul doute parce que les cadres et les entreprises ont su s’adapter à ce nouveau mode de travail. Les cadres ont ainsi progressivement adapté leur organisation au travail hybride et sont capables aujourd’hui d’arbitrer assez finement entre les tâches qui nécessitent à leurs yeux d’être sur site et celles qu’ils préfèrent réserver aux jours de télétravail », pointe l’étude de l’Apec.

L’évolution des pratiques managériales

En cinq ans, les pratiques managériales ont également évolué à mesure que le télétravail s’est installé dans le quotidien des cadres. C’est ce que pensent 69% des cadres qui télétravaillent, soit un bond de 17 points en 3 ans. 91% disent aujourd’hui que leur manager leur accorde la même confiance en télétravail qu’en présentiel, ce qui n’a pas toujours été le cas, loin de là.

Le télétravail est aujourd’hui bien accepté, y compris côté managers. 95% des cadres managers avec des télétravailleurs dans leur équipe se disent favorables au travail à distance, dont 53% tout à fait favorables. Côté employeur, 71% tirent un bilan positif de la pratique du télétravail, contre 65% en septembre 2021.

Le télétravail est même devenu un facteur d’attractivité, particulièrement pour les entreprises de plus de 250 salariés. 70% d’entre elles estiment que ne pas proposer de télétravail constitue un frein au recrutement de cadres, soit 27 points de plus qu’en septembre 2021. Toutes tailles d’entreprises confondues, ce chiffre est passé de 22% à 42% en trois ans.

Une réflexion sur les modalités du télétravail

Difficile aujourd’hui de faire marche arrière sur le télétravail : 49% des cadres télétravailleurs seraient prêts à changer d’entreprise si celle-ci supprimait complètement le travail à distance. Pour autant, des réflexions sont en cours dans de nombreuses entreprises pour en faire évoluer les modalités.

Si les cadres ne s’attendent en majorité pas (79%) à une baisse du nombre de jours de télétravail en 2025, 56% pensent que leur entreprise va revoir les modalités de gestion du télétravail des cadres cette année, que ce soit en termes de jours de télétravail autorisés ou interdits, de délais de prévenance ou d’outils de suivi.

Pour les entreprises qui l’envisagent, l’objectif est de renforcer le sentiment d’appartenance des salariés et, dans une moindre mesure, d’améliorer la productivité. « Un quart des grandes entreprises et un cinquième des TPE-PME déclarent qu’elles vont certainement ou probablement réviser les modalités du télétravail. Ces entreprises qui réfléchissent à une meilleure organisation du télétravail sont plus critiques concernant son impact sur le sentiment d’appartenance à l’entreprise, et sont sûrement en recherche d’un meilleur équilibre pour le renforcer », conclut l’étude de l’Apec.

*étude conçue à partir de deux enquêtes en ligne réalisées en octobre et décembre 2024 auprès d’un échantillon de 1 000 et 2 000 cadres, et d’une enquête par téléphone auprès de 1 000 entreprises employant au moins 1 cadre en décembre 2024.

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