Création d’un syndicat chez Amazon : une première historique aux États-Unis

Des salariés new-yorkais ont voté pour la création du premier syndicat chez Amazon, aux Etats-Unis. Une première qui pourrait faire jurisprudence dans un groupe historiquement opposé au syndicalisme.

Une victoire obtenue de haute lutte par les employés d'Amazon !
Une victoire obtenue de haute lutte par les employés d'Amazon ! © wolterke/stock adobe.com

Les employés d’Amazon ont fini par remporter ce combat de David contre Goliath. A l’issue d’un vote organisé du 25 au 30 mars, 2 654 salariés se sont prononcés en faveur de (et 2 131 contre) la création d’un syndicat au sein de la plateforme logistique JFK8, le plus grand site new-yorkais du géant de l’e-commerce. Une victoire historique !

La campagne anti-syndicats d’Amazon

Les salariés seront représentés par le Amazon Labour Union (ALU), un syndicat créé il y a deux ans, par un ancien manager de JFK8. Ce résultat est l’aboutissement d’un long bras de fer avec l’entreprise, qui a tout fait pour faire échouer les tentatives de syndicalisation de ses employés. Elle a, entre autres, organisé des réunions obligatoires pour dissuader ses salariés de se syndiquer et créé un site dédié pour mener une campagne anti-ALU. On peut notamment y lire : « L’ALU vous fait de belles promesses mais vous donne très peu d’informations sur comment elle va les tenir. »

À l’issue du scrutin, le deuxième employeur du pays (avec plus d’1,2 million de salariés), s’est déclaré « déçu » : « Nous étudions nos options, y compris déposer un recours basé sur l’influence inappropriée et injustifiée de la NLRB (National Labor Relations Board, l’organisme chargé d’organiser le scrutin) que nous et d’autres (incluant la Fédération nationale du commerce et la Chambre de commerce) avons constatée durant ce processus électoral. »

Chez Amazon, l’ALU compte militer pour améliorer les conditions de travail, augmenter les salaires et proposer davantage de congés payés aux collaborateurs.

Vers une syndicalisation en cascade d’autres sites ?

Ce précédent pourrait faire bientôt des émules dans d’autres entrepôts du groupe. Le centre de tri LDJ5, également situé à New-York, vote fin avril pour ou contre l’ouverture d’une autre antenne de l’ALU. De leur côté, les salariés travaillant à Bessemer, dans l’Alabama, organisaient, il y a quelques jours, un nouveau scrutin pour adhérer au syndicat national de la distribution, le RWDSU. Les résultats définitifs se font attendre, après un premier vote qui s’était soldé par un échec, en 2021.

En France, Amazon emploie plus de 10 000 salariés et a dû se conformer à la législation locale en acceptant les syndicats CGT, FO et Sud au sein de ses sites.

Bien s’équiper pour bien recruter