Suppression du télétravail : un motif de démission pour près d’un cadre sur deux
D’après une étude de l’Apec, deux tiers des cadres télétravaillent au moins un jour par semaine.
« Comment réagiriez-vous si votre entreprise supprimait l’accès au télétravail ? » 45% des cadres interrogés par l’Apec* ont répondu qu’ils démissionneraient. Quand 37% seraient mécontents, mais ne chercheraient pas, pour autant, à changer d’entreprise. Autre résultat qui témoigne de la difficulté d’un retour en arrière : 51% des répondants ne pourraient pas rejoindre une entreprise qui ne propose pas de travail à distance.
Une habitude dont les cadres ne veulent pas se défaire
Le télétravail est donc bien ancré dans les habitudes professionnelles des cadres français : 67% d’entre eux télétravaillent au moins un jour par semaine, dont une majorité (28%) deux jours par semaine. 6% des cadres travaillent même en full remote. Si l’Apec note un développement du télétravail dans les TPE (54% des cadres y télétravaillent au moins un jour par semaine) et les PME (63% des cadres y télétravaillent régulièrement), il reste davantage répandu dans les ETI et les grandes entreprises, où 74% des cadres télétravaillent au moins un jour par semaine.
Désormais rompus à cette pratique, les cadres apprécient les facilités d’organisation qui en découlent. En tête desquelles la diminution du temps passé dans les transports, la capacité à travailler au calme et à mieux se concentrer et la possibilité de gérer ses horaires de travail avec davantage de flexibilité.
Tâches de fond vs réunions
L’étude met également en lumière une adaptation méthodique de l’emploi du temps des cadres à l’heure du travail hybride : les tâches individuelles de fond, notamment celles nécessitant une concentration accrue, ainsi que la gestion administrative, sont principalement effectuées durant les journées de télétravail, tandis que les réunions d’équipe ou les rendez-vous client sont planifiés, de préférence, quand les cadres sont présents au bureau.
Un tableau nuancé du télétravail
Si les cadres semblent convaincus que les bénéfices du télétravail sont plus nombreux pour eux que ses inconvénients, ils ont toutefois conscience de ses risques. Ainsi, ils constatent que le travail à distance peut avoir un effet néfaste sur les interactions et la cohésion de leur équipe, notamment au moment d’accueillir de nouveaux collègues.
40% des personnes interrogées témoignent également de difficultés à séparer leur vie professionnelle de leur vie personnelle lorsqu’ils télétravaillent. Enfin, les cadres, et principalement les moins de 35 ans, redoutent que le travail à distance constitue un frein à leur projet d’évolution professionnelle : peur de passer à côté d’informations essentielles, que leur manager ne voie pas leur charge ou leur temps de travail…
* Enquête réalisée en ligne auprès de 1 000 cadres en novembre 2023 et janvier 2024 et de 2 000 cadres en décembre 2023.