Sommet social : gare à la descente
Parmi les 2,65 milliards d’Euros de mesures sociales en réponse à la crise, l’Etat prévoit d’en consacrer une grande partie au chômage partiel, aux travailleurs précaires et aux jeunes. « Efforts, concertation, prime exceptionnelle« , des mots qui frôlent le concret mais qui laissent perplexes les syndicats.
Première mesure du sommet social, la création d’un « fonds d’investissement social », dont l’Etat financera la moitié grâce au déblocage de 800 millions d’Euros supplémentaires. Le fonds comptera au total 2,5 à 3 milliards d’euros, soit 1,4 milliards de plus que la somme annoncée le 5 février dernier. Un fonds d’urgence destiné à « coordonner les efforts en matière d’emploi« , c’est déjà pas mal. Mais c’est bien moins que ce qu’avaient espéré les syndicats (jusqu’à 5 à 10 milliards pour la CFDT).
Le premier effort concerne le chômage partiel. Indemnisé à 60% du salaire brut, il le sera désormais à 75%. D’autre part, une prime exceptionnelle de 400 à 500 euros sera versée aux chômeurs n’ayant travaillé que deux à quatre mois.
L’accent mis sur la formation
Pour les jeunes en situation précaire, pas de mesures concrètes pour le moment, mais la création d’une « concertation sur la jeunesse » menée par Martin Hirsch… L’objectif étant pour l’Etat et les syndicats de réfléchir « ensemble » à l’autonomie des jeunes, via des dispositifs de formation spécifiques pour les personnes sans qualification. A noter que l’AFF (Allocation de Fin de Formation) sera maintenue en 2009. Initialement prévue pour s’arrêter le 1er janvier 2009 (une décision vivement critiquée), elle sera désormais financée à parité entre l’Etat et les partenaires sociaux.
Une série de mesures sociales très ciblées et sans surprise donc, où la question d’une hausse des salaires n’a pas été abordée, au grand dam des syndicats. Ils ont d’ailleurs donné rendez-vous au gouvernement le 19 mars prochain, dans la rue.
Dessin de Martin Vidberg, vu sur L’Actu en patates